Activ’ Projet : Quand l’accompagnement devient une course contre la montre
Le programme Activ’ Projet, censé être un outil d'accompagnement pour les demandeurs d'emploi, devient un nouvel exemple de ce système qui préfère les économies sur les plus vulnérables à l’accompagnement digne de ce nom. Vous pensiez que ce programme allait vous donner les moyens d’y voir plus clair dans votre parcours ? Détrompez-vous.
2 mois au lieu de 3 : la précipitation comme norme
Quand vous arrivez en face d’un conseiller pour le bilan de compétences d'Activ’ Projet, on vous annonce une grande nouvelle : le programme est désormais limité à deux mois. Oui, deux mois pour réfléchir à son avenir, à ses compétences, à ses ambitions. Deux mois pour imaginer un projet professionnel qui pourrait redonner un sens à une situation déjà trop souvent marquée par la précarité.
Mais voilà, tout ça ne se fait pas en un claquement de doigts, surtout pas quand on vous impose des délais serrés. Là où il y avait un espace pour réfléchir et avancer à son rythme, il ne reste plus qu’une logique de gestion comptable et une course à l’efficacité qui, en réalité, ne mène nulle part. On vous pousse à aller vite, mais on ne vous donne pas les moyens de réussir.
Économies sur les pauvres, encore et toujours
Ce que le gouvernement oublie, c’est que les personnes les plus fragiles n’ont pas besoin d’une accélération forcée, mais d’un accompagnement qui prenne le temps de comprendre chaque parcours, chaque histoire. Mais non, ici on préfère réduire les coûts en coupant dans les délais. C’est encore une fois l’appauvrissement des services publics et un mépris total pour ceux qui n’ont pas la chance d’être dans le système. Parce qu’en fin de compte, dans ce monde-là, ce sont les plus vulnérables qui payent l’addition.
Et la "réinsertion" ? Une illusion sous pression.
Il n’est pas question de se demander si ce programme fait réellement ce qu'il prétend faire. L’objectif, c’est d’aller vite, de faire rentrer des gens dans des cases. Le programme Activ’ Projet n’est plus un lieu de soutien personnalisé, mais un enchaînement de démarches administratives et une pression supplémentaire sur des personnes déjà fragilisées.
Au lieu de se concentrer sur les besoins de chacun, de faire en sorte que les personnes puissent prendre du temps pour se recentrer et réfléchir à leur avenir professionnel, on leur impose un cadre strict, avec des objectifs clairs : être rapide et ne surtout pas déranger. La réinsertion, c’est un concept, mais dans la réalité, il est réduit à une question de rapidité et de rentabilité.
Un autre exemple de gestion cynique des plus démunis
La gestion des ressources humaines est souvent pointée du doigt dans ce pays. Et ici, on voit bien que la logique est la même : l’État ne veut pas vraiment investir dans l'humain, il préfère faire un coup de rabot pour baisser les coûts. Résultat ? Un système qui ne sert à rien : ceux qui ont besoin de soutien voient leur situation empirer, à cause d’une pression constante pour accélérer un processus censé les aider à se reconstruire.
Conclusion : tout ça, c’est pour qui ?
En réduisant le programme à deux mois, ce n’est pas seulement du temps qui est volé, mais aussi de la dignité. L’accompagnement devient une formalité, une case à cocher sur un document administratif. Mais que reste-t-il des projets individuels, des parcours de vie, de ce qui fait la différence entre trouver un emploi durable et rester coincé dans un cycle de précarité ?
La question reste posée : est-ce qu’on veut vraiment accompagner les plus fragiles, ou simplement les faire disparaître du radar le plus rapidement possible ?
Marie K., entre désillusion et résistance.
PS : Pourquoi j'écris ça maintenant ? Parce qu'une fois de plus, on nous impose un système où seul le résultat compte, sans aucune considération digne pour chacune de nos individualités. Un dispositif cynique où l’on réduit les personnes à du bétail à gérer.