Aboubakar Cissé : un meurtre (attentat) raciste et terroriste, il est temps de le nommer
Par Marie K., contre l’oubli, contre les hiérarchies de la terreur.
Le 19 avril 2025, Aboubakar Cissé est tué à l’intérieur même de la mosquée de La Grand-Combe, poignardé plus de quarante fois par un homme blanc. Il est en train de montrer l'exemple à son assassin pour prier avant d’être massacré. Cet acte raciste et islamophobe, en un lieu sacré, dénonce une haine radicale. Pourtant, cet assassinat n’a toujours pas été qualifié de terrorisme par la justice. Pourquoi cet aveuglement ? Pourquoi refuser de nommer ce crime pour ce qu’il est : un acte terroriste ?
I. Les faits : un meurtre raciste et islamophobe dans un lieu sacré
Ce jour-là, Aboubakar Cissé se trouve à la mosquée Khadidja pour la prière. Devant l’édifice religieux, un homme blanc ( ou tt du moins, au profil inattendu pr la sphère mediatico politique), l’aurait, a priori déjà capté ( Qui s'incruste ds une mosquée au hasard simplement parce qu'il aurait envie de tuer ? Qui a simplement envie de tuer comme on flânerait en faisant des courses ? ) . Il l’approche. Puis il frappe. Avec un couteau, il inflige plus de quarante coups à sa victime. Aboubakar agonise. L’homme ne fuit pas tout de suite. Il est essoufflé. Il vient de tuer. On l’entend marmonner, entre autres, puisque, en plus des caméras de surveillance ( dont il se plaindra), il se filme lui aussi : « Ton Allah de merde. » Quelques jours plus tard, il est arrêté en Italie, où il s’était rendu, laissant derrière lui des messages glaçants sur Discord. Il parle de son geste comme d’un passage à l’acte. Il le revendique. Et le prémédite avant puisque qquns de ces messages ont été identifié sur PHAROS.
II. Ce que dit la loi sur le terrorisme
Selon les professionnels du droit, de la sécurité et du renseignement, le terrorisme désigne l’usage prémédité de la violence à des fins idéologiques, politiques ou religieuses, dans le but de semer la terreur et d’influencer une population, un gouvernement ou une institution.
En droit français, l’article 421-1 du Code pénal définit un acte terroriste comme :
"une infraction intentionnelle commise en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur."
C’est-à-dire qu’un acte terroriste n’est pas seulement une attaque violente : c’est une action calculée, avec une portée qui dépasse la victime immédiate, visant à intimider une communauté ou à provoquer un climat de peur à l’échelle de la société.
Tous ces éléments sont réunis dans le meurtre d’Aboubakar Cissé : préméditation, racisme explicite, islamophobie, choix d’un lieu religieux.
III. Ce que l’État refuse de voir : les terroristes blancs existent
Pourtant, le parquet antiterroriste ne s’est pas saisi du dossier. La procureure de Nîmes, malgré des déclarations ambiguës, n’a pas requalifié les faits en terrorisme. À la place, on parle très certainement, d’un « trouble psychiatrique », d’un « homme isolé », d’un geste fou. L’histoire est connue : dès qu’un tueur n’est ni arabe, ni noir, ni musulman, le mot « terroriste » disparaît du lexique judiciaire. L’auteur de l’attaque de Christchurch (Nouvelle-Zélande), celui de Buffalo (États-Unis), ceux de Pittsburgh ou même Mohamed Merah à Toulouse avaient pourtant des points communs : ils visaient des lieux de culte, des minorités visibles, avec des motivations idéologiques claires. Pourquoi en serait-il autrement ici ?
IV. Nommer, c’est résister
Refuser la qualification de terrorisme, c’est minimiser la portée politique de cet assassinat. C’est isoler Aboubakar Cissé dans une case vide, celle de la victime “mal tombée”, alors qu’il a été délibérément ciblé pour ce qu’il était : noir, musulman, croyant. Nommer l’acte, c’est aussi rendre justice à une communauté doublement blessée : par la violence physique, puis par le déni institutionnel. Il ne s’agit pas ici de “symbolique militante”, mais de vérité. Il faut que la République nomme enfin le terrorisme blanc et raciste pour ce qu’il est. Et qu’elle le fasse avec le même zèle qu’elle l’applique à d’autres.
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En droit français, un attentat désigne un acte violent prémédité, souvent de nature criminelle, visant à atteindre une ou plusieurs personnes, une institution, ou à provoquer un bouleversement dans l’ordre public. Il peut s'agir d'un meurtre, d'une tentative de meurtre, d'une agression, ou de toute autre action violente ayant un objectif précis, souvent lié à des motifs politiques, idéologiques ou religieux. Le terme "attentat" est souvent associé à des attaques visant à provoquer un choc ou à semer la terreur, mais il est parfois utilisé de manière plus large pour désigner des actes criminels violents.
En droit pénal, un attentat peut être qualifié d'acte terroriste, notamment si l'acte est motivé par une volonté de nuire à une communauté ou d’intimider une population, comme c'est le cas dans des attaques visant des lieux de culte, des institutions publiques, ou des groupes spécifiques.