Comment survivre en milieu hostile, quand même celles qui se disent féministes ne font que reproduire, chacune à leur manière, les mécaniques de pouvoir qu’elles prétendent dénoncer ?
La plus visible, celle qui a le plus d’ambition scénique, surjoue la virilité. Ici, s’imposer passe par l’occupation de l’espace, le rapport de force, la domination. Ça tombe bien : elle excelle dans l’exercice. « Ici, c’est comme ça, et puis moi, dans ma vie, y'a que des hommes qui m’ont portée. »
Derrière elle, une autre. Plus fine. Plus stratège. Moins exposée, mais plus redoutable. Elle n’a jamais eu besoin de se mouiller. Ce qui l’intéresse, ce n’est pas le combat, c’est le contrôle. C’est elle qui a imposé l’idée que « la sororité, c’est galvaudé ». Elle n’a jamais cru à ce qu’elle défend. Elle a juste compris comment s’en servir. Et quand certains ont cessé d’être dupes, elle a changé de costume. Même méthodes, autre décor.
Et puis, il y a la présidente de l’asso. Celle que tout le monde considère comme la plus crédible pour incarner ce rôle-là. Un poste qui change de main depuis 2018, mais qui, étrangement, fonctionne toujours de la même manière. Parce qu’ici, on ne prend pas une place, on se la fait donner. Pas de mérite, pas de convictions, juste les bons contacts. Ici, tout est affaire de copinage, de clientélisme, d’alliances bien calculées.
Ecoutez leur émission de radio. Leur propre espace. En façade. Parce qu’en réalité, c’est lui qui mène la danse. Lui qui décide qui est fréquentable et qui doit disparaître. #MeToo est arrivé pile quand sa radio prenait l’eau. Il s’en est emparé pour la sauver, comme elles se sont emparées du féminisme pour asseoir leur volonté de pouvoir par son biais.
Servir de caution ? Quand c’est ce qu’on recherche, ce n’est plus un problème.
Ici, on se trouve entre gens qui se comprennent.
Les places se distribuent entre celles et ceux qui savent comment jouer la partie.
Elles n’avaient pas le ticket, mais le passe-droit.
Marie K. – Premier mot posé, ça risque de démanger. Inconfort garanti.
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Voilà ce que permet le féminisme bourgeois : agiter le spectre du confusionnisme pour tenter d’invisibiliser celles qui le sont déjà, tout en s’assurant que rien ne vienne troubler leur confort. Et dans le même élan, aller fêter les 10 ans de cette même radio dites " independante "chez ceux qui flirtent avec l’extrême droite en ne se cachant pas d'être " pro co " . Le confusionnisme, arme des fachos, est aussi celui de la bourgeoisie, qui l’utilise pour asseoir sa position et verrouiller l’espace. Toujours les mêmes mécanismes, toujours les mêmes stratégies. Mais quand on se prétend de gauche, il y a de quoi s’interroger sur une telle complaisance et sur l'intégrité de ces gens là .