Mains Serrées, Vérités Étouffées
Qui sont les vrais monstres ?
Ceux qu’on enferme ou ceux qui ferment la porte derrière eux ?
Ceux qu’on traite de fous ou ceux qui manipulent la folie à leur avantage ?
Ceux qu’on désigne comme le problème ou ceux qui orchestrent tout en silence, avec un sourire impeccable et une morale de façade ?
Un crime a eu lieu en 2007. Pas un accident, pas une erreur. Un crime. Un de ceux qui devraient faire exploser le silence, renverser les rôles, exposer les coupables. Mais au lieu de ça, les places sont restées les mêmes, les mains ont continué à se serrer, et tout s’est refermé sur moi.
J’ai eu affaire à des monstres. Pas ceux qu’on repère au premier coup d’œil. Non, les pires. Ceux qui savent se faire passer pour des irréprochables. Des gens bien. Ceux qui parlent de valeurs mais n’en ont aucune. Ceux qui prétendent la morale, l’éthique, l’exemplarité, alors qu’ils ne sont guidés que par le contrôle, la domination, la destruction de ce qui les dérange.
Mon père ? Homme de gauche, politique, respectable. Un homme qui serre les bonnes mains, qui donne les bonnes leçons, qui parle d’engagement dans les bons cercles. Il a gagné sa première élection dans les années 90 sur la chanson "Juste quelqu’un de bien". C’est ma mère qui l’avait trouvée. Tout un programme.
La gauche humaniste, progressiste ? En façade. En réalité, un système de pouvoir comme un autre. Une gauche de surface, avec des méthodes qui n’ont rien à envier aux pires mécanismes autoritaires.
Il n’a jamais été fiable sur aucun terrain. Il n’a jamais été qu’un rôle, un costume vide, un projet façonné par d’autres. Sans sa famille pour l’encenser, le hisser, justifier ce qu’il n’était pas, il ne serait rien. Et il le sait.
Ils se sont faits passer pour des modèles. Ils ont verrouillé leur image, contrôlé leur narration. Ils ont retourné la réalité à leur avantage, jusqu’à la rendre méconnaissable. Et pour que leur fable fonctionne, il fallait une coupable. Une ennemie.
Moi.
J’ai été la seule à subir leurs violences. Toutes. Physiques, psychologiques, symboliques. Toutes. Mais c’est moi qu’on a pointée du doigt. C’est moi qu’on a internée. Parce que dans leur monde, ce n’est pas celui qui frappe qui est dangereux. C’est celle qui parle.
Ils ne se sont pas contentés de me détruire. Ils ont voulu m’effacer. Me faire disparaître. Pas seulement en me brisant, mais en légitimant tout ce qu’ils racontaient sur moi depuis toujours. J’étais folle, disaient-ils. Pas eux, jamais eux. Moi. Et pour rendre leur mensonge crédible, il fallait une preuve.
Ils l’ont eue.
En 2007, on m’a enfermée.
Pas parce que j’étais malade.
Parce qu’ils l’avaient décidé.
Un grand classique. Les femmes qu’on enferme parce qu’elles parlent trop, parce qu’elles refusent de plier, parce qu’elles existent autrement que comme des ombres. L’histoire se répète, encore et encore. L’asile pour celles qui dérangent.
Et quand j’ai refusé leur place assignée, quand je n’ai pas voulu me taire, ils ont utilisé les institutions. Une première fois en 2007, avec l’hôpital public et les pompiers. Une seconde, bien plus tard, en faisant intervenir la police et le parquet sous des prétextes mensongers : cyberharcèlement, agressions, violence. Rien n’avait eu lieu. Tout était fabriqué.
Le pire ? Ça marche. Parce que l’État est à leur image : sans moyens, sans clairvoyance, sans remise en question.
- Moins de lits en psychiatrie, moins de soins réels, mais toujours de la place pour enfermer celles et ceux qui dérangent.
- Moins de policiers formés, plus de réflexes automatiques : croire les plus forts, se méfier des plus faibles.
- Un hôpital public à bout de souffle, une police sans objectivité, un système qui protège les agresseurs bien insérés.
Un homme de gauche, mais dans les faits, il a tout d’un Trump.
Autoritaire, manipulateur, prêt à instrumentaliser l’État pour écraser ce qui le gêne.
Mais le pire dans tout ça ? Ce n’est pas qu’il soit un monstre. C’est qu’il soit une lopette.
Il n’a jamais eu de courage, jamais eu d’honneur. Un homme sans couilles, sans grandeur, sans colonne vertébrale. Un manipulateur qui a toujours préféré la facilité, le coup en douce, la trahison bien placée. Un lâche, un fourbe, un opportuniste.
Et le comble ? Il a fini par quitter ma mère. Pas par choix. Par faiblesse. Pour une femme qui l’a broyé, ruiné, frappé. Un blaireau qui a fini par goûter ce qu’il avait fait subir.
Pendant qu’il était au fond du trou, les autres n’ont rien fait pour lui. Ils l’ont laissé s’effondrer. Sauf moi. J’étais la seule à le ramasser à la petite cuillère.
Et comment m’a-t-il remerciée ?
En me détruisant, encore plus fort.
C’est ça, la morale de l’histoire.
Les criminels restent. Les places sont gardées. Les mains se serrent, encore et encore, pour que tout tienne en place.
Alors, qui sont les vrais monstres ?
Mains serrées , verités etouffées .
Marie K. – Ici, c’est moi qui raconte.