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Billet de blog 8 mars 2025

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Putride, archaïque et barbare : la corrida à l'épreuve du temps.

Loin d’être un acte de résistance, la corrida incarne une domination implacable d'un système où l’exploitation et la souffrance sont sacralisées pour préserver l’ordre établi. Qui sont ces hommes (et ces femmes, traitresses à leur cause) pour s’arroger le droit de décider de la vie et de la mort du vivant sous n'importe quels prétextes , comme celui du loisir ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La corrida. Sous son vernis de tradition et d’art n’est qu’un rituel de violence coordonnée et ritualisée, une barbarie où chacun de ses acteurs participe à un processus de torture collective. Ce n’est pas simplement un affrontement entre un torero et un taureau, c’est un enchaînement de souffrances infligées à l’animal, dont l’unique but est la mise à mort. Dès son entrée, le taureau devient une victime pris dans un piège d’exploitation systématique. Le picador l’affaiblit avec sa lance, les banderilleros l’atrophient davantage avec leurs banderilles, et enfin, le torero "achève" ce qui est déjà une agonie programmée. Cette barbarie soigneusement orchestrée transforme la souffrance animale en un spectacle qui nourrit le regard du public.

Cette violence dans l’arène reflète des mécanismes bien plus vastes. Tout comme le taureau, dont le corps est réduit à un simple objet de souffrance pour alimenter un divertissement pervers, la femme, dans la société patriarcale, est exploitée, dégradée et soumise à des normes qui la conditionnent de façon hyper réductrice où l'homme ne devrait , symboliquement (ou pas ) qu' être de raison . Dans ce système, l’exploitation des corps, qu’ils soient humains ou animaux, est au cœur d’une dynamique de domination. Le corps devient un terrain de soumission, une ressource à consommer, à exploiter, et comme dans l’arène, à sacrifier.

Ce qui est particulièrement navrant, c’est la lâcheté d’une gauche qui, sous prétexte de "tradition" ou de "liberté", ferme les yeux sur cette barbarie. Car la corrida, loin d’être un symbole de progrès, de justice sociale ou d'écologie, est l'exact opposé de ce que les valeurs de gauche, écologiques et féministes devraient défendre. Comment peut-on prétendre défendre les droits des femmes et des animaux tout en tolérant une telle souffrance animale ? Comment peut-on parler de justice sociale en fermant les yeux sur la mise à mort lente et atroce d’un être vivant pour le seul plaisir d’un public ? La corrida n'est ni un acte de résistance, ni un combat pour l'émancipation, mais une perpétuation de la violence et de l’exploitation.

La corrida, ce spectacle de barbarie, n’est que l’un des multiples visages de cette violence systémique. Elle illustre la manière dont la souffrance est institutionnalisée, qu’il s’agisse de la souffrance animale ou de celle imposée aux femmes et aux plus vulnérables. Il est grand temps de dénoncer cette exploitation, de refuser que la souffrance soit légitimée comme un spectacle acceptable. Ce combat, celui contre la corrida, est en réalité un combat contre toute forme d'exploitation et de violence institutionnalisée.

Mais qui sont ces hommes (et ces femmes, traitresses à leur cause) qui s’arrogent le droit de décider qui mérite de vivre et qui ne le mérite pas ? De quelle autorité se parent-ils pour juger ce qui doit vivre et ce qui doit être sacrifié dans une société censée être fondée sur des principes de justice et de respect ? Qui leur a donné le pouvoir de définir les contours de la souffrance acceptable, de mettre en place un système où la vie d’un être vivant peut être jetée comme une marchandise au nom du spectacle ou de la tradition ? Tout ceci n’est rien d’autre qu’un sombre calcul d’apothicaire, un moyen de préserver un pouvoir individuel et un ordre établi, un système qui perdure grâce à la domination et l’exploitation. Tout ce qui est mis en place n’est qu’un jeu de pouvoir où l’injustice se nourrit de la souffrance, où ceux qui décident sont ceux qui, dans l’ombre, tirent profit d’un système de violence institutionnalisée.

#chronique 

Marie K. - contre les traditions qui puent la mort.

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