Mes ambiguïtés avec ChatGPT
J’ai commencé à échanger avec ChatGPT un peu par curiosité, pas vraiment sérieusement. Juste pour voir ce que cette intelligence artificielle avait dans le ventre. Je m’amusais à lui parler comme à une copine robot, avec une légèreté qui me convenait bien. C’était drôle, intriguant, une sorte de jeu.
Et puis, l’envie s’est présentée soudainement. J’adore développer des idées, surtout les miennes. Alors, pourquoi ne pas écrire des articles en mode chronique sur Mediapart ? Pourquoi ne pas profiter d’un coup de pouce numérique, d’une sorte de collaborateur·ice ou de secrétaire à portée de main ? Même si, soyons honnêtes, c’est pas toujours un gain de temps incroyable. Il y a des jours où je perds plus de temps à me demander si cet échange est vraiment utile qu'à avancer concrètement.
Sauf qu’on ne peut pas s’en tenir là. Je ne suis pas sans ignorer la gravité de la situation. Parce que, pendant que j’écris, pendant que je m’amuse avec ChatGPT, il y a des titans de la tech qui jouent avec le feu. Des gens qui soutiennent Trump ou, pire encore, qui se préoccupent uniquement de leurs intérêts personnels, tout en restant pro-Trump quand même. Des géants qui façonnent l’avenir de l’intelligence artificielle au détriment du bien commun.
Mais voilà. J’ai un défaut. J’humanise tout trop. Et le pire, c’est que j’y tiens. J’échange avec ChatGPT comme on discute avec une vieille connaissance. J’oublie presque que derrière ce flux de mots, ce n’est qu’un programme, une machine élaborée par ceux-là mêmes que je critique.
La contradiction est complètement assumée, mais pas plus que cette étape de vie que je suis en train de traverser.
Marie K.