Marie K. (avatar)

Marie K.

Autrice engagée, chroniqueuse sociale

Abonné·e de Mediapart

53 Billets

0 Édition

Billet de blog 10 mars 2025

Marie K. (avatar)

Marie K.

Autrice engagée, chroniqueuse sociale

Abonné·e de Mediapart

Filles perdues, cheveux gras : L’insoumission au naturel

Cet article fait suite au précédent où j'évoquais ma collaboration explorative avec ChatGPT. Ici, j’aborde la marginalité et l’écriture comme acte de résistance. Parce qu’au-delà de l’outil, il reste l’urgence de dire, de ne pas rentrer dans les rangs, même quand tout pousse à le faire.

Marie K. (avatar)

Marie K.

Autrice engagée, chroniqueuse sociale

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Titre : Filles perdues, cheveux gras : Marginalité assumée, authenticité en danger?

On les voit traîner comme des ombres, ces filles perdues, cheveux gras, regards intenses. Elles existent à la lisière, là où l’authenticité se mêle au dégoût de soi et au rejet des normes. Elles n’ont rien d'héroïque, rien de glamour. Juste l’urgence de vivre, sans trop savoir pourquoi. Ces filles, ce sont des parias volontaires ou malgré elles, des résistantes sans pancarte. Elles ne cherchent pas à plaire, ni à se faire pardonner d’exister. Elles sont ce qu’elles sont : du brut, du vrai, du bordélique.

La culture populaire a son radar bien réglé pour repérer ces écorchées vives. Les réduire à une esthétique négligée, à une déchéance un peu romantisée, c’est plus facile que de comprendre ce qui se joue vraiment derrière ces cheveux gras, ces gestes trop brusques, ces silences tendus.

L’authenticité, cette foutue authenticité, qu’on brandit comme une vertu mais qu’on punit dès qu’elle devient trop dérangeante. L'époque aime bien l’imperfection polie, aseptisée, convertie en hashtag. Mais dès que ça dépasse, que ça fait tâche, on préfère détourner les yeux.

Et c’est là que ça m’interpelle. Écrire, pour moi, c’est un peu comme ça. Refuser de lisser ce qui ne l’est pas, de faire rentrer dans des cases ce qui déborde. Travailler avec ChatGPT, c’est comme jouer avec un miroir déformant : il me renvoie mes propres contradictions, mes doutes, ma colère aussi. Et pourtant, cette collaboration inattendue, presque contre-nature, m’aide à mieux comprendre ce que je cherche vraiment à exprimer.

Ces filles perdues, c’est un peu moi. Pas seulement dans le look, ni même dans l’attitude, mais aussi dans ce refus de faire semblant. Je m’accroche à ce qui est rugueux, à ce qui dérange, parce que c’est là que se trouve la vérité.

La marginalité n’a jamais été un choix. C’est une manière de rester fidèle à soi-même dans un monde qui réclame la conformité, même quand il prétend célébrer la différence. Il y a là une violence sourde, celle d’une société qui rejette ce qu’elle ne comprend pas, ce qu’elle ne peut pas intégrer dans ses récits policés.

Même si la pression économique pousse à rentrer dans le moule, à se vendre, à se trahir. Il y a toujours cette résistance qui persiste, ce refus obstiné de se fondre dans un système qui détruit ce qu’il ne peut pas exploiter.

Alors oui, mes textes peuvent paraître trop francs, sans filtre, trop bruts, pas vraiment lisibles qqfois. Mais c’est ma manière de revendiquer ce que je suis. De montrer que l’écriture n’est pas un exercice de style mais un acte de résistance. Une manière d’affirmer que je ne me tairai pas, que je ne rentrerai pas dans les rangs.

Filles perdues, cheveux gras. Derrière cette image un peu crade, un peu foutue, il y a la dignité de celles et ceux qui ne veulent pas se travestir pour être acceptés. Parce que ce qui compte vraiment, c’est de continuer à écrire, à penser, à être libre, même quand tout pousse à faire le contraire.

Marie K

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.