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Billet de blog 23 mars 2025

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Contester sans fin : la révolte contre un système sourd et figé

"Quand la perversion du système et des individus qui le soutiennent utilise la colère légitime de ceux qui s'indignent sainement contre lui, même à six pieds sous terre, il faut toujours trouver un moyen de contester. Jamais lâcher."

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Révolte contre l’ordre établi : La colère saine comme moteur de changement

"Quand vous comprendrez que c'est ce putain d'ordre établi de merde, le va-t'en-guerre, on aura peut-être fait un pas vers une démarche bien plus authentique de progrès." 

L’ordre établi, ce même système qui se drape dans des valeurs de paix et de progrès , n’est rien d’autre qu’une machine de contrôle, une structure qui étouffe toute forme de révolte. Il perpétue des injustices tout en donnant l'illusion de fonctionner pour le bien commun. Mais derrière cette façade, il n’y a que "les plus ambitieux", confortablement installés, profitant des inégalités qu'ils ont eux-mêmes engendrées. Cet ordre n’a donc jamais vraiment servi à rien, mais il a toujours servi d’exemple : un modèle de ce qu’il ne faut pas faire, un modèle qui, par son inadaptation, a contribué à l’état du monde tel qu’il est aujourd’hui.

Les colères saines : un carburant pour la transformation

Et c’est là, dans ces colères saines , que réside l’espoir d’un véritable progrès. Ce sont des colères qui dérangent, qui cassent l'illusion d’une paix tranquille et qui frappent là où ça fait mal. Elles sont vues comme des perturbations par ceux qui bénéficient de l'ordre existant. Ces colères, loin d'être des débordements émotionnels incontrôlés, sont des actes de résistance. Elles sont la réponse nécessaire à un système d’injustice. Mais surtout, elles sont perçues comme des "folies" par ceux qui n’ont rien à perdre, ces individus confortablement installés dans leur petit confort.

La société bourgeoise : un poison qui se cache sous un masque de progrès .

Je hais les égotiques, je hais les égotiques et leurs inconséquences. Ceux qui vivent dans une bulle de confort, enrobée dans leur individualisme, fermés à toute forme de solidarité réelle. Ce sont ces mêmes individus qui incarnent l'ordre établi. Ces obsédés d'eux-mêmes, ces maniaques du contrôle, sont les architectes de ce système qui broie les plus vulnérables. Ils prônent des valeurs progressistes pour la plupart , mais ce n’est qu’un écran de fumée, derrière lequel se cache un total mépris pour le reste du monde.

L’ordre établi s’entretient par cette individualité dévorante, cette quête effrénée du confort personnel. Ces personnes croient que leur petit monde personnel est celui qui doit être protégé, qu'il est plus important que tout le reste. Le maniaque du contrôle, celui qui a peur du changement et de l'inconnu, refuse toute idée de remise en question, préférant maintenir un statu quo dans lequel il peut régner en maître.

L’isolement de la résistance : combattre le système, même quand il te crache à la figure

Ce système a cette particularité : il isole ceux qui osent se dresser contre lui. Ceux qui cherchent à dénoncer la folie de ce monde sont mis à l'écart, sont ridiculisés et transformés en "fous". La rébellion, la vraie, n’est pas celle qui se limite à des discours ou des actes symboliques, mais celle qui fait face à l’injustice tous les jours, même au prix de l’isolement. Car, oui, ce système est conçu pour étouffer les voix dissidentes. Ceux qui remettent en question l’ordre du monde sont perçus comme une menace et sont mis à l’écart, non pas parce qu’ils ont tort, mais parce qu’ils dérangent.

Dans ces cercles, là où le confort et la sécurité d’un petit nombre sont le seul but, les "anomalies" sont éliminées, même au sein même de la famille. Ces individus qui osent sortir du cadre, qui questionnent l’ordre établi ou qui dérangent, se voient attribuer des rôles : ceux de fous, de débiles, d’incapables, voire de dangereux. Des étiquettes soigneusement posées pour les faire exister dans une réalité où ils sont ceux qui doivent être tenus à l'écart. Et bien sûr, cette manœuvre n’a qu’un objectif : les éloigner de l’image idéale que la société bourgeoise entend refléter, et justifier leur position privilégiée.

Ils se donneront le droit de réécrire l’histoire, de modeler la mémoire à leur convenance, pour que la vérité sur ces "marginaux" ne puisse jamais perturber la vision ordonnée et rassurante qu'ils ont d’eux-mêmes. Ils ont leur place dans le système, et c’est tout ce qui compte. Peu importe les sacrifices personnels, les vies dévastées, tant que le modèle reste intact.

Mais il ne faut pas se méprendre. Ce n'est pas parce que l'on est privé de force, que l'on se retrouve accablé par cette violence invisible mais omniprésente de l'isolement et du mépris, que l’on est incapable de voir ce qui doit être vu. C’est justement dans cet abîme qu’on prend conscience, avec une clarté glaciale, de ce qui est juste et nécessaire. Et parfois, c’est dans les moments où la société nous pousse au fond, où l’on semble sans énergie, que l’on parvient à reconnaître ce qui doit être fait, et au moment où il faut le faire.

Le contexte actuel : un monde en crise, une classe dirigeante à la dérive

La guerre en Ukraine, la pandémie de Covid-19, la crise climatique, le génocide en Palestine, au Congo, la montée du trumpisme, l’essor des intelligences artificielles et la prolifération des inégalités sociales et économiques : ces enjeux, chacun plus grave que le précédent, révèlent que l’ordre établi n’a jamais eu pour vocation d’éviter ces crises. Bien au contraire, il les a nourries, les a ignorées ou même exacerbées. Il n’a donc jamais servi à rien, mais il a toujours servi d’exemple : un modèle de ce qu’il ne faut pas faire, un modèle qui, par son inadaptation, a contribué à l’état du monde tel qu’il est aujourd’hui.

Ce système, fondé sur des logiques d’exploitation, de compétition et de domination, n’a jamais été conçu pour répondre aux besoins réels des populations. Plutôt que d’agir pour prévenir ces crises majeures, il a constamment privilégié des intérêts économiques à court terme, renforçant ainsi les inégalités et les violences à l’échelle mondiale. Il continue d’abandonner ceux qui souffrent le plus, que ce soit à travers la répression systématique ou en les condamnant à une précarité grandissante.

La crise climatique, par exemple, met en lumière l’inaction volontaire des puissances dominantes, qui privilégient leurs profits immédiats, tout en laissant les générations futures faire face à des catastrophes environnementales. Le génocide en Palestine et au Congo sont d’autres exemples flagrants de ce système qui non seulement ne protège pas les plus vulnérables, mais s’enrichit sur leur souffrance.

Le trumpisme, désormais bien ancré, ne fait que confirmer que ce modèle est devenu une machine à maintenir le statu quo, au détriment de la justice sociale et des valeurs humaines. De même, l’avènement des intelligences artificielles, loin de représenter un progrès pour l’humanité, risque de renforcer encore plus les inégalités et la surveillance, tout en détruisant des emplois sans offrir de véritable alternative.

Cet ordre établi est devenu une coquille vide, qui refuse d’évoluer, tout en continuant à persister dans ses logiques de domination. Ce n’est plus un système viable, c’est un système figé, dont l’obsolescence est évidente.

Conclusion : Colère et révolte, moteurs du changement

Ce n’est pas une colère vide de sens, une colère sans direction, que nous devons nourrir. Mais une colère dirigée, une colère saine, une colère qui refuse d’être contrôlée par ceux qui veulent faire taire la révolte. Cette colère ne sera pas seulement le cri d’un peuple en souffrance, mais la clé de la transformation.

Faut jamais cesser , car tant que l'ordre établi continuera de détruire, la révolte devra persister. Les colères saines continueront de déranger, de bousculer et de remettre en cause ce monde figé, dans lequel quelques-uns s'enrichissent pendant que le reste de la population s'éteint dans la misère.

Le chemin sera long, l’isolement constant, mais la résistance, elle, ne faiblira jamais. Parce que c’est dans cette révolte que réside notre seul espoir de transformation, notre seule chance d’un avenir plus juste.

Marie K.

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L'illusion du progrès rapide et l'échec de notre révolte

Le piège de l'illusion du progrès rapide : c’est là que réside une partie de la tragédie de notre époque. Nous, les conscients, même parfois mal éclairés mais tout de même éveillés, nous nous laissons souvent aveugler par l'illusion du progrès rapide. On nous vend l'idée qu’un changement immédiat est non seulement possible, mais nécessaire. On nous fait croire que quelques réformes superficielles ou quelques revendications bruyantes suffiront à renverser un système profondément enraciné et complexe. C’est cette vision d’un progrès instantané qui est, en réalité, notre piège.

Le système capitaliste et les forces dominantes l’ont bien compris. Ils nous poussent à croire que la solution viendra vite, qu’il suffira de se battre pour qu'un changement se fasse en un clin d’œil. Mais chaque fois que nous cherchons cette transformation rapide, nous tombons dans le piège. Nous nous faisons bananer , pris au piège de notre propre impatience. On oublie que les révolutions véritablement profondes et durables ne se font pas du jour au lendemain.

La vraie révolte ne se limite pas à des coups d’éclat ou des solutions immédiates. Elle ne se fait pas en un clin d'œil, mais dans le quotidien, dans des choix souvent invisibles au début, dans la résistance intelligente qui ne cherche pas à imposer un changement immédiat, mais qui se construit dans la durée. Le vrai progrès n’est pas un mirage de transformation instantanée. Il ne consiste pas à courir après des résultats spectaculaires pour flatter notre impatience.

Ce que nous oublions, c'est que cette attente irréaliste — cette soif de résultats immédiats — est justement ce qui nous fait échouer encore et encore. C’est ce qui nous empêche de voir que la révolte intelligente, celle qui fait face aux inégalités et aux injustices profondes, prend du temps. Elle n’est pas une course effrénée. Au contraire, elle demande stratégie, analyse et réflexion.

L’impatience devient notre plus grand ennemi. En quête de changements rapides et spectaculaires, nous nous retrouvons souvent à lutter sur des fronts mal orientés, dans des combats qui nous donnent l’impression de bouger, mais qui ne font que maintenir le système dans un équilibre fragile. Ceux qui maîtrisent cette vitesse à leur avantage, ceux qui nous manipulent, savent que notre impatience est leur arme secrète. Ils savent que, tant que nous cherchons à "tout changer vite", nous finissons toujours par tomber dans le piège de l’illusion et de la manipulation.

Mais la véritable révolte ne se laisse pas aveugler par cette dynamique du court-termisme. Elle prend conscience de la complexité des enjeux, elle se construit lentement, mais sûrement. Elle sait que le véritable changement exige une compréhension profonde, une remise en question permanente, et surtout une capacité à résister tout en analysant les dynamiques sur le long terme.

Il est donc crucial de distinguer la vraie révolte, celle qui est ancrée dans une réflexion profonde, de celle qui est simplement mue par l'urgence d'agir, une urgence qui finit par servir les intérêts de ceux qui la provoquent. Nous avons besoin d’une révolte plus intelligente, qui ne cherche pas à tout changer du jour au lendemain, mais qui s’efforce de construire une résistance durable, basée sur la réflexion, l’intelligence collective et la volonté de dépasser l’illusion du progrès rapide.

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