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Billet de blog 16 mai 2010

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"donner forme au désordre" Nicolas de Staël.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Associations : billet de Bernard Lefort (le libraire et le poète) - billet de Pierre Ferron et son extrait des Psaumes du Claudel furax («Eclaire-moi, que je n'aille pas comme ces dort-debout à ma perte! Et que mes bons amis ne disent pas en se frottant les mains: on l'a eu!»).

fureur, envol, respiration hachée de qui aime et meurt - Nicolas de Staël - souffle large, noir-charbon, plage coupée au couteau

et par la fenêtre, l'oiseau tombe vole tombe - du bleu, qu'on nous le donne, au bord du noir.

La cathédrale, 1955

Et Manet, dont Nicolas de Staël étudia la peinture, l'année 1954 précédant celle de sa mort et sans doute la réalisation de cette Cathédrale - année 1955 - Gamme chromatique des bleus, rencontrée, travaillée.

Bouquet de violettes, Manet, 1872

Gamme des bleus charbonnés, des noirs colorés.

Bleu des fumées, le blanc, innocent ou incongru ? et le noir de l'Exécution de Maximilien, Manet, 1868.

Picasso à son tour, travaillant le noir, le gris, couleur papier-journal, qui dit l'encre qui dit la mort : Guernica, 1937

De Staël, en cette même période étudia aussi Vélasquez.

L'infante Marguerite-Thérèse en bleu, 1659

Un détour, de bleu en bleu, de bleu en gris : Pisasso, l'une de ses toiles qui repeint, reprend, ouvre : Les ménines, 1957. Voici deux ans que De Staël est mort.

Vélasquez est là. De Staël fit face à son enfant royal - Le prince Balthazar-Carlos - 1635, sa cavalcade dans le bleu.

Il vit aussi ce même enfant à la chasse, 1636.

Ciels, horizons, bleus BLEU

Peu après la bataille, le bleu nuit.

Reddition de Breda, dit Les lances, Velasquez, 1634

Voyez au centre, la fenêtre bleutée, celle de la remise des clés de Breda :

Puis une étape au soir, lorsque le gris le dispute au bleu, au vert, aux ocres discrets : Rencontre au Jardin de la villa Médicis à Rome, Vélasquez, 1630

Puisque le bleu et le noir sont bons guides, une clarté heureuse, désordre, espagnole, un ciel de paradis humain ; une escapade-Goya, Le carrosse, 1778

On pourrait poursuivre les ciels de Goya, jusqu'au-dessus du Pantin, 1791.

Passer du bleu au jaune, un seul pas, puisque tout est affaire de ciel.

Petit pan de mur jaune, obsession de Bergotte, et le souvenir de Vermeer - Vue de Delft, 1661

Itinéraire peu à peu laissé au hasard, j'ai suivi la promenade triste du peintre lumineux, Nicolas de Staël, oiseau, les yeux dans la couleur.

En 1951, il fait la rencontre de René Char, alors qu'il s'installe dans le Midi, ces deux-là s'emportent mutuellement dans la création, va naître un beau livre : Le poème pulvérisé, illustré de gravures du peintres.

Extrait de Seuil, (dans : Le poème pulvérisé)

...J'ai couru jusqu'à l'issue de cette nuit diluvienne. Planté dans le flageolant petit jour, ma ceinture pleine de saisons, je vous attends, ô mes amis qui allez venir...

Nicolas De Staël écrit à ce moment-là à René Char :

...Ceci dit, je ne le dirai jamais assez ce que cela m'a donné de travailler pour toi. Tu m'as fait retrouver d'emblée la passion que j'avais enfant pour les grands ciels, les feuilles en automne et toute la nostalgie d'un langage direct, sans précédent, que cela entraîne.

Nicolas de Staël, en suivant ton noir-bleu, Fiesole, 1953.

Vue d'Agrigente, 1953

Ne pas lâcher la lumière, quitte à mourir.

Vue d'Agrigente, 1954

Avant dernier tableau de l'oiseau, Nu bleu, 1955

On l'écoutera partir :

"Je n'ai pas la force de parachever mes tableaux. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. De tout coeur."

Ultime tableau inachevé, Le concert, 1955 (350 cm x 600cm)

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