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Billet de blog 18 janvier 2009

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Peine de mort (de rire) pour les patrons : Louise-Michel, le film.

Ah ! je l'ai vu. Exercice salutaire de santé mentale. Philosophie d'entarteur pour réalité économique pas drôle.

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Ah ! je l'ai vu. Exercice salutaire de santé mentale. Philosophie d'entarteur pour réalité économique pas drôle.

Rendons d'abord à César (les inventeurs du film) ce qui appartient au quidam (à toi, à moi, à nous) : les réalisateurs Benoît Delépine, Gustave Kervern ; les rôles-titres : Yolande Moreau et Bouli Lanners.

L'argument : Une nuit, le patron d'une usine de textiles vide son entreprise pour la délocaliser, sans avoir oublié la veille de leur offrir des blouses neuves - faut c'qui faut - Le lendemain, quelques ouvrières se réunissent et décident de mettre le peu d'argent de leurs indemnités dans un projet commun : "faire buter" le patron voyou par un professionnel.

C'est comme un essai sur le mouvement sur fond de lutte des classes. Mouvement baroque où les choses appellent leur contraire, où la "vérité" des personnages est au service de l'illustration d'un monde paumé, truandé (monde de pigeons, à vous de voir l'allusion ...), univers tendre et sinistre mais encore vivant, très vivant.

Une certaine idée du cinéma : la liberté n'est totale et jouissive que lorsqu'elle s'exprime au sein d'un cadre strictement défini. Ce cadre est celui d'un film de genre - la comédie sociale grinçante, sans tabou –

La Louise, Yolande Moreau : un mur, une taiseuse, rien à dire, comme rencognée dans un fond de vie. Comme Tirésias, a connu l'existence en tant qu'homme et en tant que femme - et si pour trouver du boulot, il fallait aller jusqu'à nier son identité sexuelle ?

Le tueur, Michel, Bouli Lanners : parle trop, ne fait pas grand chose, caresse son flingue comme ..., et danse les claquettes - et si pour se faire une place, il fallait devenir un homme, rêvasser à un destin d'agent de sécurité ?

Ce film, c'est un road-moovie qui ne vous laisse pas en paix, une course cahotante de la vie contre l'horreur en chemise blanche et Jaguar, qui conduit d'une bourgade du Nord, vers Jersey, via Bruxelles.

Ce film vous fait danser au lieu de pleurer : imaginez, dans un double renversement, les minables tueurs (Louise et Michel) ont le temps d'exécuter un ballet de claquettes-flamenco avant d'aller en taule, et Michel, redevenu femme met au monde l'enfant de Louise, débarrassée de sa blouse d'ouvrière, taulard, mais homme à nouveau.

Vous n'y comprenez rien ? c'est bien, c'est juste ça qu'il faut : se laisser faire par les terribles non-sens.

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