Depuis 1984, Jean-Paul Marcheschi travaille avec le feu. Et plus précisément avec de la cire et de la suie produites par de grandes torches allumées, faites de quelques bougies assemblées, qu'il manie comme d'immenses pinceaux et avec lesquelles il "peint", qu'il utilise aussi en "dripping" comme Pollock, debout sur sa peinture en devenir. Ses grands tableaux se composent toujours de feuilles de papier canson de format "A4" juxtaposées, feuilles d'abord couvertes d'écritures plus ou moins automatiques, du moins peu contrôlées, tracées la nuit ou au petit matin. Puis il travaille ces surfaces avec le feu.
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Chaque oeuvre laisse émerger des îlots clairs dessinés par la cire, qui évoquent des cartographies oniriques - lac ténébreux, enfer de Dante, chemins d'exil ...- des corps en suspension dans l'espace, des constellations. Il sculpte aussi, d'abord ce sont des masses de cire modelées à la main et au flambeau, puis cela devient des bronzes.
Marcheschi, mi-homme, mi-daïmon, questionne le feu, cet élément de la nature qui est en même temps outil de civilisation.
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A voir : deux expositions remarquables ...
Musée de la préhistoire, Nemours (77) : Les fastes - catalogue composé de photos et de textes écrits pour l"exposition par Jacques Roubaud (exposition jusqu'en février 2010)
Château du grand jardin, Joinville (52) : Mondo chiaro (jusqu'à fin septembre 2009)
Ci-dessous, successivement :
Lago tenebroso, Lac du sommeil, Dante et Virgile et Le troué de soleil (sculpture)