Là tu ne perds pas ton temps. Ce film, c'est une barricade anti-isolement, anti-division, anti-soupe à la grimace.
Ici l'article de Rachida.
En clair une belle leçon marxiste, tendance Groucho (sans trop appuyer sur Woody Allen, auteur de la formule, qui évacue sans doute bien vite le « marxiste »).
Bref, marxiste avec un poil de libertaire (souriant). Le libertaire souriant, celui qui sourit de lui même en premier lieu (ça vaut pour les non-libertaires, vous avez compris).
Marxiste : parce que tout est encore et toujours 1) rapport de forces 2) question de capital et de travail
Libertaire : parce qu'il pointe que les idées de luttes peuvent surgir ailleurs que dans les têtes des militants professionnels et que bien des choses se passent si les uns acceptent les autres, et plus précisément, acceptent l'idée que les idées peuvent être partout, et pas que dans les organisations estampillées et les têtes militantes. Mais attention, ça ne veut pas dire une seconde que les organisations c'est de la merde : il en faut, elles sont cruciales. Il faut juste parfois déplacer quelques lignes et ouvrir une porte. De l'inédit peut survenir.
Enfin une perspective, mais va falloir bosser : travailler à la rencontre de ceux qui ne se rencontrent pas - tous les Conti, Goodyear, Zadistes, Hôpitaux de Paris, activistes de la « Jungle », parents d'élèves-sans-professeurs, dames-pipi de la ville de Paris, salariés des grands magasins, les chercheurs, les intellectuels divers, ... vous, moi … -
D'une certaine façon, en conclusion provisoire : arrêter de discourir, vouloir se rencontrer, avec le fil rouge des rapports de force à créer, et un petit fil en supplément, celui qui tisse la joie de tenter en commun, et détisse tous ceux de la colère triste.
Le film est bien distribué, vous trouverez ici les renseignements.
Sans oublier l'abonnement à Fakir pour "étonner la catastrophe".