Le film Amour de M. Haneke - Palme d'or à Cannes - vient de sortir en salle.
Voyage en hiver - traversée silencieuse de nos questions.
Qu'avons-nous fait pour nos parents morts ? que n'avons-nous pas fait ?
Le plan de fin - Isabelle Huppert qui traverse l'appartement désormais vide de ses parents - nous laisse sur ces questions interminables, simples et tenaces.
Amour : la simplicité du mot laisse ouverte la blessure qui déchire la vie. Dans l'appartement d'Anne et de Georges, tout est à sa place, tout est signe discret et omniprésent à l'usure du temps et à la plénitude d'une vie qui chemine vers l'improbable épreuve qui sera celle de chacun. Aucune place pour l'émotion rapide, aussi vive qu'éphémère. La douleur. L’hébétement. La présence.
Froideur : celle qui tient à distance le pathos flasque, menteur.
Schubert : entre le piano et soi, un écho venu de l'ombre.
Bouche : celle qui s'ouvre pour conter la vie passée et calmer, bouche qui a pu embrasser avec passion. Bouche qui se clôt, refuse.
Derrière le corps qui se défait, le cœur, le regard, la mémoire, puis le vide absolu - solitude qu'il reste à accepter, à tuer avec soi -