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Billet de blog 30 décembre 2010

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Bolivie, jeudi 30 décembre 2010, manifestations, hausse des prix du carburant, comment Morales va-t-il faire ?

On annonce de grandes manifestations à travers le pays, ce jeudi : des organisations syndicales, des formations proches de Morales et des partis d'opposition de droite appellent à manifester contre la hausse des prix du carburant (83% l'essence et 73% le Diesel), dans toute la Bolivie.

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On annonce de grandes manifestations à travers le pays, ce jeudi : des organisations syndicales, des formations proches de Morales et des partis d'opposition de droite appellent à manifester contre la hausse des prix du carburant (83% l'essence et 73% le Diesel), dans toute la Bolivie.

Quelle est la situation ?

Jusqu'à ce jour, le gouvernement subventionnait largement le prix des carburants afin de le maintenir bas, par exemple 3 fois moins cher qu'au Brésil. Quel fut un des effets collatéraux de cette mesure de justice sociale ? la hausse vertigineuse de la contrebande de ce produit aux frontières. Evo Morales a donc pris un décret, je le cite (hier soir à la TV bolivienne) :

« Le décret a pour but de motiver l’investissement dans le pétrole et également d’en terminer avec la corruption générée par la contrebande… La Bolivie y a perdu 150 millions de dollars cette année… Ce n’est pas possible que tant de millions de dollars s’en aillent à l’extérieur au lieu de rester ici pour améliorer les salaires et l’investissement public…Nous avons décidé avec fermeté et courage de prendre soin de l’économie nationale malgré le coût politique de cette décision…»

Le gouvernement entend donc ainsi relancer la production interne de pétrole, touchée par la nationalisation des hydrocarbures en 2006 et «démotivée» par le prix intérieur, subventionné, de 27 dollars le baril de brut.

Ces augmentations ont eu un effet immédiat - l'engagement des syndicats des transports dans une forte opposition au gouvernement - ceux-ci ont en effet décidé unilatéralement mardi 28 décembre d’augmenter de 100% leurs tarifs, alors que le gouvernement leur demandait de ne pas les augmenter de plus de 25%. Et l'on sait que les transports en commun sont essentiels dans la vie quotidienne d'une grande majorité de boliviens pauvres, ceux-là mêmes qui ont porté Morales au pouvoir.

Cette hausse des carburant entraîne aussi celles des denrées de bases (pain, sucre, huile), et la crainte d'une flambée inflationniste est dans les esprits.

Pour atténuer cette révolte et les effets de l'augmentation des carburants sur les plus pauvres, Morales a annoncé également hier soir qu'il augmentait de 20% les salaires dans certains secteurs ainsi que diverses aides économiques à l’agriculture et au commerce.

La situation est explosive ; et la tâche est rendue encore plus difficile à Morales par les relations assez tendues qu'il entretient avec certains voisins : sur un plan géostratégique, la Bolivie s'est placée dans une confrontation avec les USA et ses alliés d'Amérique du Sud. De fait, ces pays ne sont donc pas prêts à fournir une aide financière et économique à la Bolivie, et le soutien du Vénézuela, si important soit-il, risque de ne pas suffire.

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