En lisant l'article de Carine Fouteau " La CNCDH dénonce la résurgence d’un racisme «brutal et biologisant " ici je n'ai pu m'empêcher de rejeter les statistiques parce qu'elles ne m'ont jamais parlées notamment quand elles tentent d'expliquer le comportement de l'homme un être en constante adaptation à son environnement relationnel en tenant compte de ses ressources et de ses contraintes face à la réalité extérieure qu'elle soit professionnelle, familiale, biologique et psychique. Je voudrais insister sur la singularité de la personne, son histoire de vie, son parcours idéologique, ses réussites, ses échecs...
Ce postulat d'un "racisme brutal et biologisant" me gêne car la crise économique et/ou la gestion des minorités par le ministère de l'intérieur comme seules en cause me paraissent réducteurs.
Je pars du constat qu'à un temps T de son existence l'individu peut adhèrer à un groupe représentant une activité syndicaliste et/ou militante il y trouve ainsi des stratégies de défenses individuelles et collectives lutte pour des causes telles que la reconnaissance à sa juste valeur d'une catégorie professionnelle, le respect des travailleurs et de leur outil de travail enfin combat pour conserver les acquis sociaux toujours dans l'intérêt général.
La peur de l'étranger
Là où les défenses individuelles sont inexistantes mais où les souvenirs laissent des traces c'est l'enfance. La peur de l'étranger nous la vivons dés l'âge de huit mois ce moment où nous croisons le regard de la mère : impossible de cliver dans notre petite tête, nous gardons le meilleur des affects maternels puis vient le temps où nous dépassons cette "peur de l'autre différent de soi" en quittant le cocon familial pour se confronter au milieu scolaire première étape d'un apprentissage "au vivre ensemble" construisant notre identité face à nos pairs dans le respect de l'autorité représenté par l'enseignant, un rappel de l'autorité parentale que nous arrivons in fine à imprimer. Les allers retours entre culture familiale et ce qu'on pourrait nommer acculturation des savoirs et du savoir-vivre joueront ou pas en faveur d'une adaptation au vivre ensemble.
Le bouc émissaire en règlement d'un conflit intérieur
Je remets donc en question quelque chose qui a raté sur le chemin de la rencontre, ces rencontres constructives de la vie d'un individu. Cette haine de l'autre désigne un bouc émissaire venant en lieu et place de tous les règlements de compte personnels avec la société civile ou politique pour lesquelles je suis sensée trouver des compromis, avec lesquelles je suis capable de négocier en ciblant des choix pas trop frustrants non pas "de cour de récréation" sur la couleur de peau, l'odeur, le regard de travers qui aboutissent à l'exclusion "physique" pure et simple.
J'accorde de l'importance à l'éducation des enfants devenus adultes et à leur tour parents car cela me semble être la racine du mal de ce que je considère comme le racisme rampant, évolutif, instinctif verbalisé in fine sur les réseaux sociaux "union et force"
Voter FN est-ce une anomalie du genre humain ?
Ceci découle de cela. S'autoriser à dire ce que l'on pensait tout bas. Quelque chose de larvé qui démange depuis longtemps et qui veut en finir avec ces inégalités sociales, comme le favoritisme "pour le plus petit que soi", le plus faible, comme si le miroir de la projection nous renvoyait nos propres échecs, notre propre image faite de frustrations.
La Consultation nationale consultative des droits de l'homme en employant les termes de "un racisme brutal et biologisant" laisse entendre que cela viendrait d'une instance extérieure mais c'est juste avec un temps de retard.
L'école, l'éducation parentale, l'environnement culturel sont les terreaux du meilleur comme du pire d'où l'intérêt d'une politique urgente réduisant les inégalités sociales, la valorisation des métiers manuels, des filières professionnelles pour en finir avec la culture de l'élite et tant pis pour les professions libérales (médecins, architectes) qui prennent dans le FN le thème de la sécurité pour se débarrasser de tout ce qui fait tache dans le paysage, dans leur paysage intérieur, eux ils ont encore les moyens matériels pour gérer leurs frustrations.