A l'heure de la mondialisation, voilà que des cliniques allemandes (en surnombre d'ailleurs) de transplantation d'organes veulent faire du "chiffre" au même titre qu'une entreprise. Sauf que là, il s'agit de vies humaines.
Le conseil médical affirme que certains médecins ont manipulé des dossiers de santé pour renforcer la position de leurs patients en têtes des listes d'attente.
Le scandale a éclaté l'an dernier. Des dizaines de patients sont soupçonnés d'avoir eu un accès prioritaire aux donneurs d'organes après que les médecins ont falsifié la gravité de leur maladie afin qu'ils puissent passer avant d'autres patients de l'Europe.
En effet, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Croatie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Slovénie sont membres d’Eurotransplant ce qui représente 72 centres de transplantation ainsi qu'une banque centrale de données pour une population de 125 millions de personnes. Eurotransplant, basée à Leiden aux Pays-Bas reçoit les dons d'organes de toute l'Europe et les redistribue en fonction de divers critères dont l'urgence et les chances de succès.
Les cliniques de Göttingen, Ratisbonne, Munich et Leipzig qui jouissaient jusque-là d'une excellente réputation font l'objet d'investigation complémentaires alors que médecins et chirurgiens principaux de transplantation ont été suspendus.
" Il ya trop de centres de transplantation en Allemagne et trop peu d'organes ", a déclaré Eugen Brysch à la tête de la fondation allemande pour la protection des patients.
Les experts ont attribué la concurrence croissante entre les cliniques, qui sont de plus en plus mises sous pression pour augmenter leurs recettes. La pénurie mondiale de donneurs d'organes aggrave le problème.
Des manipulations actives ont été révélées telle que pièces de dossier médical égarées, manipulation de données (traitement sous dialyse)
Un médecin à Göttingen avait écrit dans son contrat qu'il recevrait des paiements de bonus pour chaque foie qu'il réussit à transplanter, un système de récompenses déjà vivement critiqué par les autorités médicales allemandes.
Dans d'autres cas, les médecins sont soupçonnés d'avoir été mis sous pression afin d'augmenter le prestige des institutions où ils travaillent. Les greffes les plus réussies d'un hôpital renforcent sa réputation et son financement.
Cette affaire a entraîné une perte de confiance parmi les donneurs potentiels allemands. Selon la fondation allemande pour la transplantation d'organes (DSO) les dons ont chuté de 20% à 40%.
Le système est dorénavant contrôlé aux dires de Frank Ulrich Montgomery, président du Conseil Médical qui a promis que les 47 centres de transplantation en Allemagne étaient désormais soigneusement inspectés pour détecter d'éventuelles irrégularités et pas seulement dans les cas où une faute aurait été suspectée.
Au niveau mondial, le trafic d'organes a fait la une en Chine où il a été découvert que la plupart des organes de 12.000 transplantations de foie et de rein réalisées en 2005 provenaient de prisonniers exécutés ce qui représente les 2/3 des donneurs. Le commerce se développe avec les gens "argentés" de 19 pays de la planète.
Une collaboration européenne en matière de dons d'organe centralisée aux Pays-Bas, gérée par une banque de données devrait "s'humaniser" en terme de moyens de contrôle humains et tenir compte des critères financiers des établissements privés (record de privatisation en Allemagne) soumis à la concurrence avec les hôpitaux universitaires et sans doute prêts à tout pour obtenir des subventions de l’État. Je rappelle que l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Croatie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Slovénie sont membres d’Eurotransplant. Suivez mon regard.. Que nous y entrions le plus tard possible..
Le ministre de la Santé, Daniel Bahr, a défendu le système de transplantation allemand: " L'Allemagne possède les règles les plus strictes qui régissent le transfert d'organes"
A bon entendeur, salut !
http://www.guardian.co.uk/world/2013/jan/09/mass-donor-organ-fraud-germany
http://www.eurotransplant.org/cms/index.php?page=pat_belgique