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Billet de blog 15 décembre 2011

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Le procès Houria Bouteldja .... en mode Desproges

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Houria Bouteldja, militante anti-raciste, porte parole du Parti des Indigènes de la République a comparu hier devant le Tribunal Correctionnel de Toulouse pour injures raciales. L'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (Agrif) avait déposé une plainte en 2008 contre Houria Bouteldja pour « injure raciale ». Les faits remontent au 21 juin 2007, date à laquelle la porte-parole du Parti des Indigènes de la République (PIR) a employé le terme « souchien » pour parler des Français de souche, en direct dans l'émission de France 3 « Ce soir ou jamais ».

Le néologisme « souchien » pour Français de souche est-il injurieux ?

Sur le site web Bellacio, Pierre Tévanian reprend le skech comique de Pierre Desproges sur les juifs, qu'on peut ou ne pas apprécier, afin de démontrer [... à quel niveau d’abjection on arrive lorsqu’on méconnaît la réalité des rapports d’oppression, lorsqu’on définit le racisme comme un simple sentiment d’hostilité, et que de ce fait on renvoie dos à dos les oppresseurs et les opprimés]

Pierre Desproges en 1987 : « On ne m’ôtera pas de l’esprit que, pendant la seconde guerre mondiale, de nombreux Juifs ont eu une attitude carrément hostile à l’égard du régime nazi. Les Allemands, de leur côté, cachaient mal une certaine antipathie à l’égard des Juifs. Mais ce n’était pas une raison pour exacerber cette antipathie, en arborant une étoile sur sa veste pour bien montrer qu’on n’est pas n’importe qui… »

Au tribunal : source http://www.20minutes.fr/article/842894/jugee-cause-mot

« Il ne s'agissait en aucun cas d'un jeu de mots avec sous-chiens mais d'un néologisme qui avait par ailleurs déjà été employé par Monsieur Borloo dans une autre émission », a plaidé la militante antiraciste, qui s'est montrée sereine face à une accusation qu'elle estime « ridicule ».

Selon son avocat, Me Braun, Houria Bouteldja a voulu « dénoncer la montée du racisme et la crispation sur l'identité française mythique qui entretient l'idée qu'il y aurait de vrais Français et les autres ». Un argument réfuté par la partie adverse qui affirme que la porte-parole du PIR a tenu un discours délibérément injurieux et « anti-blancs ». « En nous traitant de sous-chiens, elle blesse tous les Français », a protesté à la barre Bernard Antony, président de l'Agrif et ancien député européen Front national. Dans sa plaidoirie, l'avocat de l'association, Me Bonneau, a dénoncé un « dérapage subtil » et des « propos inacceptables ».

De son côté, le parquet a souligné « l'ambiguïté sur le sens réel » des termes employés par Houria Bouteldja, mais a décidé de s'en remettre à la décision du tribunal. « Une conviction ne peut être considérée comme une preuve », a indiqué le procureur Patrice Michel.

La jeune femme risque six mois de prison et une amende pouvant aller jusqu'à 3 600 euros. Le tribunal rendra son jugement le 25 janvier prochain.

Inspiré d'après l'article "Nouveaux souchiens de garde" paru sur le site Bellacio par Pierre Tévanian, le 12 décembre dernier.

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article123387

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