Le Mucem de Marseille, ouvert en grandes pompes en mai ou juin dernier, en présence des "huiles de la République", laisse très grandement à désirer, même les moins avertis. Et c'est peu dire ! Du coup, ce sont les huiles qui, même sans savon, sont mouillées jusqu'au cou dans la médiocrité, cette désespérance ambliante. Hollande, Filippetti et Gaudin (etc.) sont bel et bien, décidément, du même monde... Ô vieux monde, quand donc cesseras-tu de nous flouer, avec des vessies douteuses pour des lanternes désespérées ?
Je tiens à dire ainsi, ici, ma profonde consternation, mon insigne déception, à la visite du MUCEM.
Les bras m'en sont tombés ! Et je n'étais pas la seule stupéfaite ce jours-là de début septembre où j'avais attendu que "passe la cohue", et que viennent séjourner chez moi des amis Nantais et Angérois (eux aussi sidérés)... pour aller visiter le Mucem. L'ami marseillais qui nous accueillais ce jour là, journaliste pointu et exigeant sur ces affaires-là, avait honte pour sa ville et celle, donc, de ses ancêtres.
Le Fort Saint-Jean est un lieu exceptionnel, magnifique, somptueusement rénové, oui. On y a inséré avec le plus grand bonheur un fort beau bâtiment... devant servir de musée !
Et là, le bât blesse ! A l'intérieur, on a l'impression de se retrouver dans une galerie marchande avec fast-food. Mais c'est le commun des musées de to day ! Donc pas de blème sur ce point.
Mais le plus grave n'est même pas là : c'est l'indigence (je dirais l'indigence scientifique du contenu !). Pas de fil directeur, pas de cohérence : on avait l'impression que ce que l'on voyait avait été glané au pif chez l'antiquaire du coin. Mais le pire était dans la signalétique : toute "explication ou commentaire" devant les objets que l'on vous montrait avait déjà été arraché ! Donc illisibles. Ils avait fait ça avec des décalcomanies des années 70 ! Et des griffes "sauvageonnes" ou distraites avaient dû passer par là : indigne d'un musée national ! Mais peut-être que Marseille n'est pas faite pour ça... Après tout pourquoi pas ?
J'avais alors échangé ma stupéfaction avec d'autres visiteurs visiblement sur les mêmes longueurs d'onde et questionnements que moi : Pincez-moi ! Genre, dites moi que j'exagère... Eh bien non : les quelques visiteurs avec lesquels j'avais osé échanger me rassurèrent quant à mon jugement. Mes amis nantais, parisiens et angevins (coureurs des plus grands musées du monde) eux aussi en convinrent : nul, archi nul de chez nul.
N'évoquons même pas les deux expos (Dieu merci temporaires !), très convenues et "très mode" (càd démodées et parfaitement "ringues") qu'on avait cru devoir mettre là...
Pourquoi faut-il que Marseille, ma ville phare - peuchère ! - se distingue aussi nullement, aussi pitoyablement ??? Et ose exhiber si inconsidérément ses défaillances, ses failles, ses indignités lorsque d'autres ont l'habileté de les dissimuler ? Cela reste pour moi un mystère. Ou presque.
Comment se peut-il que cette avalanche de pognon se soit traduite par tant de médiocrité... tenez, disons-le, par de la honte pour ceux qui l'aiment !
En partant j'ai aperçu de loin, là-bas tout là haut, sous ce soleil flamboyant et féroce, Notre Dame de La Garde, cette jolie dorée.... Et je crois bien l'avoir vue pleurer. Pleurer ou pleurnicher ?