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Billet de blog 3 mai 2017

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Plaidoyer pour Antigone

Je me souviens : 20 ans à peine, j'avais... Et puis, ensuite, 5 ans plus tard... cinq de plus mais toujours "écolo" : 1975. Sans visage, elle était cependant d'une étoffe incomparable. Elle avait juste, un prénom ma belle rebelle : Antigone. Quarante ans que je la suis, l'écoute, la vénère : yes !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je me souviens : 20 ans à peine j'avais... Et puis, ensuite, 5 ans plus tard... cinq de plus mais toujours "écolo" : 1975.
Mon héroïne était ailleurs et n'avait pas de nom. Pas de visage, c'est sûr, mais elle m'avait déjà gagnée à sa folle cause.
Elle avait une étoffe incomparable.
Aucun destin au-delà de son choix farouche et fou.
Elle avait, cependant, un prénom ma belle rebelle : Antigone.
Quarante ans que je la suis, l'écoute et la vénère . Ma seule inspiratice, c'est elle.

Hasta la muerte,  c'est sûr que ça fait peur...

Mais c'était dans la fiction. Pas de peur, pas de crainte, mais pas de doute non plus...

Cette passion pour Antigone me valut de décrocher un bac littéraire avec un 18 sur 20, c'était voici plus de 40 ans. Je ne connaissais qu'elle - mais à fond - et j'avais eu du bol.

Moi j'ai vieilli. Mais pas elle, l'éternelle, ma juste rebelle, mon phare en politique...

La figure d'Antigone, je la retrouve en de fort minables circonstances : le chantage au vote "contre le mal", pour un prétendu "bien utile" au nom de quoi, il ne faudrait plus que, pour être et survivre, choisir l'inchoisissable.

Je me souviens d'elle. Et voici qu'elle me vient en rescousse.. Comme je n'oublie pas, dans une moindre mesure, la Jeanne d'Arc, cette icône que nous ont raflée les bigots  racistes du FN... Deux femmes l'une éthéree, l'autre instumentée, remarquons-le... Mais : Passons !

Ma préférence à moi reste et restera mon Antigone : celle qui dit non, Niet, nenni à tout bout de champ. Avec une ligne de fond aussi morale que politique.

Celle que le grand Sophocle imagina, quoi qu'en firent tous les auteurs  - géniaux parfois mais pas toujours - qui s'en emparèrent, reste l'unique, la plus grande. Ce soleil radieux qui nous vient de la Grèce antique que deux incultes a-historiques prétendent nous faire oublier. Et devant lequel le pale mondialiste Varoufakis peut aller changer ses caleçons de soie indienne contre des euros de pacotille...

Elle fut et reste  un être de fiction première au moment où s'inventa la démocratie, il y a si longtemps.

Un génial auteur, professeur de littérature comparée, s'est intéressé  en savant et de très près, au mythe, à la figure. Ainsi qu'aux versions succesives d' Antigone. C'est le merveileux Georges Steiner. Tous ses livres - et spécialement "Les Antigones", cette étude exhaustive et savante, nous permettent de mieux comprendre le mythe fondateur sur lequel s'appuie le texte premier, celui de Sophocle. (*)

Illustration 1

"Je suis née pour aimer et non pas pour haïr," s'exclame la jeune femme avant d'être emmurée vive pour.... avoir exigé une pure vérité, en dépit de son intérêt amoureux et nonobstant la croyance lâche de se frangine Ismène.

Ismène c'est, typiquement aujourd'hui, le vote Macron : un vote par défaut et par peur. Une Ismène toujours renouvelée qui cède à la terreur. Mais on n'a jamais que les sœurs qu'on mérite... Thats's Life !

Entre les deux sœurs de la légende (Antigone et Ismène), il convient de choisir. Moi je choisi mon Antigone, celle qui se met colère. Mais - surtout qui s'apaise en en tirant leçon de vie. Puis, ensuite, de mort. Et ici la mort c'est la vie...

Quoi qu'ils aient fait, pensé ou voté, j'ai choisi ce parti sans parti, celui des pauvres, des misérables , ceux de l'Abbé Pierre ou d'une Geneviève De Gaulle de ATD quart Monde... Ceux qui m'entourent dans la ville où je suis, celui des sacrifiés par des choix politiques à la Macron ! De l'extermination si l'on veut bien y penser.

Certes, ils sont, les pauvres, du "parti de la défaite" comme dit le Macron ! Les  sacrifiés seraient donc les "partisans" de la défaite ???

On pourrait en rire mais c'est à pleurer ! La France  a toujours réussi,  dit encore ce si pâle  frenier  !... REUSSI QUOI ???

Ce soir, deux nullards, aussi dangereux l'un que l'autre, se le disputent dans l'abject. Ils sont tous deux d'une indigence intellectuelle qui effraie...

Alors, souvenons nous de la leçon de Sophocle - qui nous reste en mémoire par sa rebelle radicale :  la magnifique Antigone.

Trois avis ont retenu mon attention cette semaine :

celui d' Olivier Tonneau qui s'est exprimé ici dans son blog ainsi que dans un live sur MdP (que j'ai écouté) et dont je comprends et respecte l'argument. Et celui d'Emanuel Todd (réjouissant pour moi) sur le plateau de  ASI où Tonneau et Todd se sont rencontrés.

Á Notre ami Olivier Tonneau je dirais (parce-que j'admire ses billets) : Merci pour vos deux derniers billets. Mais ce n'est pas Andromaque la question de fond. La question de fond c'est Ismène, la frangine d'Antigone.  Nous dirons que nous sommes toutes et tous dans cette affaires réduits à choisir entre les deux ! Pas fastoche...

Á suivre.

http://www.arretsurimages.net/emissions/2017-04-28/Todd-Je-prends-le-risque-Je-vais-m-abstenir-Dans-la-joie-id9819

https://www.arretsurimages.net/emissions/2017-04-28/Todd-Je-prends-le-risque-Je-vais-m-abstenir-Dans-la-joie-id9819

Et celui d Natacha Polony ici :

http://la-france-insoumise.fr/2017/04/29/natacha-polony/

Vivent les ANTIGONE ! Elles/ils ne cèderont pas. Ni au Macron, ni à la Le Pen.

C'est là et ici qu'elle(s) nous inspire(nt), notre plus belle rebelle de légende !

Et voici que je me dis que voter Macron, c'est comme voter pour le roi Créon : c'est condamner et tuer de nouveau notre Antigone, ma belle mienne.

 Á l'issue du premier tour, il n'y a eu qu'un seul candidat à respecter ses électeurs... C'est celui qu'ils ont choisi pour lui tomber dessus. Même hors compète, l'ennemi reste peour eux le candidat Mélenchon. C'est dire combien nous avions tapé juste.

(*) Les Antigones / Georges Steiner - Gallimard- Bibliothèques des idées - 1984

Signé ANTIGONE 😚

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