ALBI/France : les pauvres tuent les pauvres à l’arme blanche. Les autorités se fendent sur tous les médias confondus de leur indignation, par communiqués convenus qui ne suffisent plus : ils « déplorent » et « condamnent » mais sans sortir pour autant le moindre kleenex du chagrin. Bref, comme on s'en doute, ils s’en contrefichent.
On apprend ce matin qu’une "simple" mère - dite de famille – s’est pointée le dernier jour de classe dans une école maternelle d’Albi, puis, une fois entrée dans la classe, a sorti de son sac un grand couteau, lardant, trucidant devant les petits, la jeune instit', décédée après que les secours eurent tenté de la réanimer.
Instit' ou prof' est devenu un métier à haut risque. Mais tout métier - jusqu'à "mère de famille" ! - est désormais à haut risque…
Les télés et radios qui enfilent les perles sans le moindre recul mesurent-ils ce que c’est que de présenter, comme le fit France Inter ce midi et sans doute toutes les autres stations, ce fait comme un « banal accident » ? Entre le Tour de France et le Mondial de foot, les festivités prétendument culturelles et la propreté des plages ?
Certes, on a tenté ça et là, au conditionnel, d’évoquer des « antécédents psychiatriques » pour l’auteur des faits. Mais sans plus. Cela ne fera qu'interroger les moyens que l'on consent (mendie/supprime) à la prévention dans ce domaine...
De deux choses l’une : Pourquoi, alors que nous sommes tous, peu ou prou et sans le savoir, en proie à des « antécédents psychiatriques » (si si !) ne se méfie-t-on pas de nous avec davantage d’efficacité ???
Trop cher il faut économiser !
ECONOMISER. ECONOMISER. ECONOMISER.
Il y en une, aujourd’hui, dont la vie n’aura pas été « économisée » : Une petite jeune dame, qui avait choisi un « petit métier », peut-être par vocation, peut-être pour sauver ses propres meubles… On l’ignore et là n’est pas la question.
Les gens qui bossent dans ces métiers bizarres que sont l’anthropologie et l’ethnologie sont aujourd’hui les seuls à pouvoir nous parler de ces désastres-là.
Et voilà que je me souviens soudain d’une lecture de jeunesse(1) dont j’ai retenu ceci : toute peuplade humaine (et Dieu sait si nous en sommes !)privée de ses ressources matérielles, écologiques et de ses repères moraux, tombe, alors et sans remède bien plus bas que le règne animal, aux règles plus solides car immuables…
Les salauds et fumiers qui usurpent depuis 35 ans aujourd’hui nos volontés, notre pouvoir légitime, resteront comptables de tous ces désespoirs et autres errances en cascade qui abîment l'humanité, et spécialement ici, celle de notre pays. Ils ne sont pas assez cons ni assez incultes pour l'ignorer...
(1) Au sujet des Iks, ce petit peuple d’Ouganda "exterminé" dans les années 50/60 : Colin Turnbull/ Un peuple de fauves – Stock/1973
En savoir plus ici : http://www.tupeuxcourir.com/politique/colin-turnbull-les-iks-survivre-par-la-cruaut%C3%A9-nord-ouganda/