Cet après midi, je suis allée acheter des cigarettes chez mon marchand préféré : il vend aussi, accessoirement, de la presse.
Je lui ai dit : stp georges, mets moi de côté le Charlie de mercredi, je te le paie d'avance si tu veux.
Je le voulais - non pas pour le fun ou quelque "collector" de merde à spéculer la misère - mais pour le lire. Dans le détail, en large et en travers. Au tournant quoi.
Il m'a dit : pas la peine y'en aura assez, t'inquiète !
Mais ce qui m'inquiète, Georges, c'est pas de passer à côté du "journal du siècle", j'en suis plus du tout là.
Ce qui m'inquiète vois-tu, Georges qui ne me liras pas ici, c'est que je viens d'entendre, sur les télés et radios, qu'ils allaient faire fort en exhumant les fameuses caricatures... Alors là... Alors là !!!
Alors, Georges, si c'est vraiment vrai, si c'est ainsi qu'ils ripostent, et ben... Georges, ton Charlie, tu te le garderas ! Et c'est qu'ils se seront bien trompé de guerre, ces malheureux morts que je pleure encore.
Mais je m'en fais pas pour toi, Georges : tu les vendras ces cent millions de numéros...
Et c'est là qu'il faudra faire vraiment gaffe.
CQFD.
En image : scan d'une Une retrouvée et exhumée de ma jeunesse charlieuse...