Il convient ici d’être attentif à la chronologie d’un « bisbille » qui n’honore aucun des deux protagonistes tant le romantisme de pacotille fait rage de part et d’autre.
Charlie Hebdo, torchon raciste s’il en est, produit en Une un dessin - pas du tout injuste, légitime et parfaitement dans sa veine - montrant le présumé violeur sadique, colonne de Buren entre les jambes et proclamant : « Je suis le sixième pilier de l’Islam ».
Dès lors, pourquoi le patron de Médiapart, Edwy Plenel, perdant ses sens, réagit-il sans réfléchir ainsi :
« La « une » de Charlie Hebdo fait partie d’une campagne générale de guerre aux musulmans ». E. P. sait il lire un dessin en dehors de ses affects et le contextualiser ? C'est ce que l'on est en droit de se demander...
Une « Une » qui, pour une fois ne dénonce pas les Musulmans mais cible très clairement un INDIVIDU faux-cul, violeur psychopathe (présumé) de surcroît…
Comment ne pas savoir à ce point lire (on dirait décrypter ou, mieux, analyser) un dessin ???
Et pourquoi, au nom de quoi, E. Plénel a-t-il pensé que l’on s’en prenait là aux « Musulmans » ??? Il faudrait faire un sondage auprès des "gens de la rue" pour constater le hiatus.
Á cela, soudain, la pensée s’affole, la pensée s'abîme.
Mais, perso, je préfère et préfèrerai toujours les "Arabes" aux "musulmans", les "prolétaires" aux clients des restos du cœur ou du secours catholique dont la masse s'accroit dangereusement... quel autre qualificatif ?
Riss et Plénel s'étaient enflammés. Dès lors, l’affaire prenait un très mauvais tour…
L’escalade était en route et irait jusqu’à sa lie.
La semaine suivante (en réaction donc) le nouveau patron du torchon en question, raciste sans le savoir, réagit. Il réagit aussi sottement voire pire que le premier. Il publie un dessin qui dit très explicitement que le patron moustachu de Médiapart était au courant des comportements criminels (yes !) du prédicateur avec lequel, cependant, il s’était mouillé à la sortie de son livre « Pour le musulmans »…/ Titre des plus maladroits s’il en est, qui fait du coup de lui une proie facile et ouverte à toutes les guerres de la plus mauvaise foi.
Il aurait pu écrire en titre : « Pour les Arabes devenus français ». Mais « Pour les Musulmans » témoigne d’une naïveté sans fond - outre qu’elle essentialise tous les Arabes d’origine venus vivre avec nous en les supposant religieux : ce n'est pas laïque du tout et propice à la confusion, voire à ce qui lui arrive (à EP) avec des arguments eux aussi de très mauvaise foi.
Peut-on pour autant dédouaner Riss, le récent patron d’un canard qui survit à coup de millions sur ses martyrs non sans avoir perdu son âme dès années 80/85 ? Bien sûr que non ! car :
Que fait Riss, pauvre nase, la semaine d’après ?
Il publie un dessin en Une, vengeresse et hors de toute mesure/réflexion, figurant Edwy Plenel avec, pour légende, grosso modo : « j’y vois pas, j’entends pas et quand j’entends je comprends pas ! Je savais mais motus. » Indigne ! Un dessin parle bien plus que ne le croient son auteur et son éditeur et c'est aussi ce qui laisse à désirer...
Et voici Edwy Plenel accusé de complicité non pas avec la « pensée » du penseur lubrique tartufesque, mais avec ses actes/crimes répugnants tels qu’ils sont décrits par les prétendues victimes.
C’est abject ! Et le ton et le tour qui s' en sont ensuivis de part et d’autre le sont aussi !
Si Plénel est coupable c’est de candeur, de naïveté, de romantisme échevelé, celui qui parfois lui tient lieu de réflexion.
Mais qui peut croire un seul instant que cet homme pourrait « couvrir » de tels agissements ?
Que l’on puisse penser, suggérer ou croire qu’il savait et aurait couvert les turpitudes et crimes présumés d’un fada (c’est bien ce que dit ce dessin !) n’est pas soutenable et reste injurieux. Surtout envers le puritain que l'on peut aisément débusquer dans ses écrits autant que dans son style... Il reste que le droit à la caricature, érigé en dogme, se déshonore totalement ici !
Mais alors que fait le mis en cause injustement face à ce dessin abject ? Malheur ! Il invoque l’intouchable bande à Manoukian de L’Affiche rouge ! Misérable miracle à pet foireux. Et la maladresse aggrave son cas.
Bien que n’appréciant pas le romantisme justicier et un tantinet narcissique de Plénel (ni ses orientations) je plaide en sa faveur s’agissant de ce dont l’accuse de manière infamante la dernière Une de CH. Le niveau de réflexion des décideurs de ce journal atteint le degré zéro c'est bien certain.
Pour en revenir à l’Histoire, je me prévaudrais volontiers des ces deux ou trois articles d’Olivier Cyran, un ex de Charlie Hebdo, parti avant le désastre de ce canard, qui publie en toute inconscience et irresponsabilité des dessins qui ressemblent à ceux des années 30 dans la presse allemande et française de l'époque. On sait pourtant ce qu’il en résultat.
Riss est un imbécile heureux qui cultive l'irresponsabilité sous le dogme de la caricature à tout prix., et Plénel est un gros-gros naïf, doublé d’une incommensurable maladresse qui - peut-être - lui vient de son parcours politique doublé d'une arrogance plus personnelle et intime. Mais dans le camp adverse c'est kif kif.
Et – quoi qu’il cherche à en dire pour se montrer à quelque jours de l'invalidation probable de son élection – le petit (tout petit !) matador Vals n’est ici qu’une anecdote parfaitement insipide, voire hors sujet, dans cette affaire qui concerne la presse uniquement et les guerres que seules peuvent se faire des engeances égales… Ce en quoi Plénel se trompe une fois de plus de cible et d' "ennemi"... Bien d'autres l'ont remarqué.
Cette guerre ridicule, grotesque et pourtant sérieuse, est révélatrice en ce qu'elle convoque impérativement la responsabilité des uns, des autres, et de chacun : Charlie H - dont on n'attend plus vraiment grand chose de grandiose (euphémisme), et MdP dont on n'attend pas non plus quoi que ce soit de grandiose mises à part (oh !) ses remarquables enquêtes farfouillées.
Les fils de commentaires de type "Merci Edwy, nous t'aimons et te révérons" ou de ce tonneau me font penser qu'il y a, ici comme ailleurs, des gens qui ont besoin, tout comme ailleurs, de se créer des gourous/idoles. Merde !
Á quelques heures d'une grande messe avec un homologue interchangé et clonesque de Vals, on se demandera ce que MDP (ou Plénel) cherchent à prouver. Ou à "combiner".
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Supplément d'âme : on lira peut-être avec intérêt iciOlivier Cyran qui avait quitté Charlie Hebdo en 2001 et publie, entre autres, dans Le Diplo (*), qui sait de quoi il parle et à la démarche duquel j'adhère :
http://www.article11.info/?Charlie-Hebdo-pas-raciste-Si-vous#nh10
https://www.monde-diplomatique.fr/2017/09/CYRAN/57833
P.S. - J'en ai gros sur la patate depuis 3 semaines et je crois avoir pris le temps, ici, de n'en rien trop laisser paraître...
P.S.2 - Pour ma part, je préfère être et rester abonnée à MDP (on y croise de bons journalistes et des contributeurs/lecteurs très intéressants), même si je déplore sa "ligne politique", plutôt que de retourner chez un Charlie qui n'a plus rien (rien de rien) à voir avec mes accointances de jeunesse. Je me souviens aussi, à mon époque lycéenne, d'une fidélité au "Nouvel Obs" : il en faudrait beaucoup aujourd'hui pour m'y ramener ! Ainsi va la presse sur la planète néo-ordo-libérale.