Voici 40 ans aujourd'hui, ils avaient chassé une odieuse dictature. Comptons sur eux encore.
N'en soyons pas surpris outre mesure : aujourd'hui, des institutions européennes qui n'ont plus rien de démocratique, auront brillé par leur absence, par un coupable mutisme, par ce culte maniaque - aussi acharné qu'instrumentalisé - de l'oubli. Cet oubli qui les arrange et les caractérise désormais de la tête aux pieds...
Comme si le goût de la commémoration était lui aussi sélectif, à sens unique, seulement fonction des besoins de propagande du moment, ceux des dominants... Les uns vont voir le Pape, d'autres songent au vernis de leurs chausses... D'autres encore naviguent de capitales en capitales, nourrissant une belliqueuse et dangereuse fixette sur Kiev et le vieil ennemi de la guerre froide... Et en oublient, avec une incommensurable mauvaise foi, une indécente légèreté, le drame Rwandais des années 90 dans lequel ils sont impliqués jusqu'au cou. Par exemple.
Pourtant, il y aura quarante ans ce jour, nos voisins portugais (nos pourtant "frères et amis" européens) mettaient un terme, sans la moindre effusion de sang et non sans la a complicité d'une partie des officiers de l'armée, à 48 ans d'une odieuse dictature, assortie de maintes barbaries coloniales.
Nos commissaires ze(u)ro, nos zommes d'état sans plus aucun "royaume", notre personnel politique (et nos médias unanimes !) auraient pu se mobiliser pour tenter, au moins, de montrer une meilleure figure... Mais non. Sens de l'honneur aux oubliettes, ils n'ont "plus de figure"... (tia pas de figure, mec ! comme ont dit à Marseille).
Ce fut sous la symbolique joyeuse et impétueuse d'une fleur d'œillet rouge que nous est resté en mémoire cette libération. Et sous l'impulsion d'une chanson que, manifestement, les puissants d'aujourd'hui n'ont pas envie d'entendre, eux qui, malgré l'ombre déjà portée et le danger qui menace vraiment, caressent dans le sens du poil les Salazar d'aujourd'hui...
Et, en plus, ils viennent pleurnicher sur la "perte des valeurs" ! Un comble.
Grândola, Vila Morena est une chanson portugaise (*) composée par Zeca Afonso, qui raconte la fraternité des habitants de Grândola, une ville située dans l'Alentejo. Elle fut considérée par le régime d'Antonio de Oliveira Salazar, l'Estado Novo, comme exaltant les idées communistes, et censurée. Le 25 avril 1974, à minuit quinze, cette chanson fut diffusée à la radio portugaise Radio Renascença et servit de signal pour commencer la révolution qui renversa le régime ; elle est ainsi associée à la Révolution des œillets et à la restauration de la démocratie au Portugal.
Elle a été reprise lors des manifestations massives pour s'opposer à l'austérité imposée par le gouvernement, à partir du 15 février 2013, jour où un groupe de députés de gauche a chanté cette chanson révolutionnaire à l’assemblée des députés.
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(*) Traduction ici :
http://www.lacoccinelle.net/291158.html