Il apparaîtrait, ce soir, sur les zondes zunanimes, que la petite fille retrouvée morte sur la plage de Berk voici une dizaine de jours, a été tuée par sa mère. Comme on s'en doutait (en tout cas moi) depuis le premier jour de cette affaire...
Et, évidemment, émoi, tintamarre, cortèges et autres marches blanches, sauce "nous ne t'oublierons pas petite martyre".
Fastoche. Bien trop fastoche.
D'ailleurs, je songe soudain de nouveau à la "petite Fiona" (qui, après tout, ne remonte qu'à deux mois dans l'emballement médiatique), me demandant qui, parmi ceux tant intéressés par cette information "si ancienne" et "dépassée", s'en souvient...
L'émoi et le sursaut affectif n'aideront pas notre communauté à comprendre, à comprendre pour agir. J'avais consacré un billet à cet infanticide en septembre et je me demande si on se souvient de cette affaire, pourtant fraîche et pas clôturée :
http://blogs.mediapart.fr/blog/martine-c/260913/sous-zola-la-ou-les-draps-sont-plus-froids-la-petite-fiona
Mais c'est sans importance, ce billet, car là n'est pas/plus la question !
Je désirerai seulement savoir et pouvoir observer si, comme je le présume et "intuite", l'infanticide progresse... Par rapport aux années 50/70 par exemple... Il se peut que je me trompe mais...
Autrement, la véritable nouveauté dans cette dernière affaire est ce que soulignent et surlignent à l'envi les commentateurs médiatiques et les gens de justice :
Cette dame était "cultivée", étudiante ou diplômée en philosophie. Elle n'aura donc aucune "excuse", encore moins qu'une "pauvre folle délirante" et s'en ira à perpette croupir dans les geôles de la République sans que nul ne se demande pourquoi il y en aura de plus en plus. Plus méchant et plus longtemps dans la mesure où sa "culture cultivée en philosophie" lui ôte toute circonstance... de compréhension et d'écoute.
Ouille.
Mes amis, il faut atterrir.
L'infanticide a toujours existé (il est non seulement le motif de maints archétypes s'incarnant dans la tragédie grecque, mais aussi l'objet d'études d'historiens sérieux et reconnus. Bref, on a tué en Occident depuis la nuit des temps et, en catimini ensuite, jusqu'au milieu du XXe siècle et, de par le monde on tue encore des milliers d'"innocents" : c'est un fait à observer frontalement et courageusement. Il réclame analyse et réflexion plutôt qu'indignation et émotions aussi barbares qu'oublieuses.
Lorsque les "ciments de civilisation", on pourrait dire "d'humanité", lorsque l'on en arrive à tenir la vie (plantes, forêts, bêtes amicales et donc, alors, pourquoi pas les humains et leurs rejetons) en objet ou en denrée, on ne doit pas s'attendre à ce qu'une dame, perdue et éperdue sans doute, en arrive à ce genre d'extrémité, qui reste le lot misérable et douloureux d'une humanité désemparée depuis la nuit des temps jusqu'aujourd'hui et à laquelle, soudain, plus aucune lumière ne se laisse entrevoir.
Non, nous n'avons pas trop "bougé" depuis les cavernes : quand des vies sont en trop, c'est l'espèce entière, toujours aussi sauvage, qui les exécute : en 1939/45, nous le savons. Et aujourd'hui où le chômage est, si l'on s'y penche et de facto, une" extermination soft" lente et silencieusement inaperçue.
On peut avoir un bac plus dix en philo et être désespéré(e), l'un et l'autre n'ayant hélas rien à voir entre eux. Et/ou venir d'une autre culture simplement et pareillement humaine qui vous a "travaillé" pour autoriser ce type de solutions, faute de mieux. Entre nous, nous pourrions bien sûr nous dire que la pilule c'est mieux... Et que nos mères et grand-mères étaient des barbares incultes, des connes ou (pire) des salopes mais n'y ayant pas accès (à ce poison)...
Ironie du sort ? Le cocktail hormonal certes confortable (car dispensant à bas coût de l'infanticide puis d'IVG les deux restant pourtant encore assez mal vus) tue les femmes en masse de cancers hormonaux entre 40 et 60 ans et de plus en plus jeunes. Alors que l'on leur recule depuis une semaine (Tourraine 2013) mais aussi depuis Balladur 1995 et Woerth 2010) un départ à la retraite avant 65/66 ans ! Or, en toxicologie cela fait au moins 35 ans que je lis, dans les index des centres antipoison) que les œstrogènes sont classés parmi les cancérigènes notoires *. Cessons de rire !
* Lire à ce sujet : 2013 La pilule contraceptive : Dangers, alternatives. (Éditions du Rocher) de Henri Joyeux, professeur de cancérologie/Montpellier. Précision : cet homme est tenu pour "être de droite". Et moi je serais plutôt d' "extrême gauche". N'empêche, il est selon moi, sur ce sujet, l'un des meilleurs lanceurs d'alerte.
Et MdP nous organisait hier soir un "coin du feu" cheminée de marbre style 1788 dans hôtel 5 étoiles et en pantoufles sur les questions de cet euphémisme qu'est le "féminisme" ! Mordez moi et dites moi que je rêve ! Je les aime bien cependant et leur fait confiance pour se rattraper.