Et hop, retour au théâtre....
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Philippe Caubère a inventé un genre il y a déjà bien longtemps. Un genre qui n'appartient qu'à lui, qui ne tient qu'à lui et dont il est le seul représentant. Un genre qui doit beaucoup à sa prodigieuse mémoire, sa gestuelle, sa voix et surtout à son goût du théâtre et à son plaisir de le jouer. Parfois, on le trouve un peu trop histrion, un peu trop cabotin? Mais c'est peut-être bien dû à ce goût du théâtre s'il semble aimer autant se donner en spectacle, quitte à "en faire trop", mais peut-on trop aimer? Et peut-on aimer sans partager?
Bref, il agace, mais on y va.
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Cette fois, le voilà en Marseillais, tout vêtu de clair, pour dire les mots d'André Suarès, ce texte, Marsiho, écrit en 1931 qui parle de cette ville qu'on aime et qu'on déteste selon les jours et le temps.
Défilent alors les quartiers, les habitants, et le vent, ce mistral qui donne un des moments les plus impressionnants de la représentation quitte à tirer un peu en longueur. Bon, tant pis.
Un peu vieux jeu, parfois, mais Marseille c'est aussi ça, cette histoire, ces gens du siècle dernier qui eux n'ont pas pris une ride même s'ils se sont absentés depuis.
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On s'en fout parce qu'on vient prendre un coup de soleil, un coup de poésie, un coup de tendresse. Suarès était un observateur impitoyable et Caubère est un conteur qui le lui rend bien.
Suarès/Caubère prend les mots et en fait des roulades, des grincements, les aspire, les grogne, les hurle. Avec cet accent jamais perdu mais retrouvé sous toutes ses formes, car tout le monde ici n' pas le même quoique puissent en penser ceux qui ne l'entendent pas.
Il s'assoit à une table de café pour regarder la mer et les passants, n'hésite pas à aller voir là où les autres ne vont pas, parcourt les quartiers, se vautre dans la lumière, se bat contre le vent, s'esclaffe, sourit, s'étonne, rage, gronde, tonne.
Il est Marseille, pas seulement les gens mais les murs, les rues encombrées, la lumière trop forte, l’obscurité dans le mystère.
Photos : Michèle Laurent
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