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Billet de blog 2 février 2012

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La Trilogie de la Villégiatuure au Théâtre Ephémère de la Comédie Française, mes Alain Françon

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ici, le dossier technique et ici l'article du Moniteur

Bien entendu le lieu ne dispose pas des mêmes moyens techniques que le plateau du Français, mais Alain Françon et Adèle Channioleau semblent avoir  tenu compte de ce cadre pour y installer un décor modeste mais efficace: la même pièce se transforme (persiennes et rideau ouverts ou fermés, glissements de parois) pour figurer l'intérieur de Leonardo (Laurent Stocker) ou celui de Philippo (Hervé Pierrre), à Livourne, pour la première (Les manies de la villégiature) et la dernière pièce (Le retour de la villégiature), la même terrasse servant à la troisième (Les Aventures de la Villégiature). 

Les costumes de Renato Bianchi sont comme toujours parfaits, ainsi la fameuse robe "Marriage" a un côté campagnard et un soupçon de ridicule tout en restant ravissante dans ses deux versions, celle de Giacinta,  (Georgia Scalliet) et celle de Vittoria ( Anne Kessler).

Le temps donc passe comme par enchantement : on s'amuse beaucoup pendant la première pièce qui relate les préparatifs du départ à la campagne, avec ces j'y-vas-t'y- j'y vas-ty-pas, les délicieux caprices des jeunes jouvencelles, les revirements des maîtres des lieux et leurs conséquences pour leurs domestiques. Au cours de la deuxième on sent déjà pointer une certaine mélancolie, en particulier lors de la scène où les domestiques lève-tôt, Paolo (Eric Ruff) et Brigida , Elsa Lepoivre) les seules personnes de bon sens  de toute la trilogie avec le pontifiant  Fulgenzio, se retrouvent enfin tranquilles le temps de commenter et de bavarder un peu. Dans une scène non prévue par l'auteur mais qui apporte une note de douceur inquiétante,  intervient la violoniste Floriane Bonnani, que l'on n'a malheureusement pas le temps d'applaudir, l'action reprenant aussitôt avec les exigences du pique assiette professionnel Ferdinando (Michel Vuillermoz) et les minauderies de Sabina (Danièle Lebrun que l'on a beaucoup de mal à trouver ridicule car elle a bien trop de charme pour parvenir vraiment à le faire oublier).

Le choc est d'autant plus fort lorsque s'ouvre le rideau sur la troisième scène et que l'on découvre Leonard, pelant de froid sous une vieille couverture. Les dés sont jetés, même si la pièce se termine sans désastre absolu, tout est fini. Giacinta renonce à son amour pour Guglielmo (Guillaume Gaglienne) par convenances sociales, Leonardo l'épousera donc sans qu'elle ressente pour lui l'amour qu'il lui porte, à l'inverse Guglielmo épousera Vittoria, qu'il n'aime pas,  Paolo est en prison, arrêté pour les dettes de son maître, et Ferdinando sacrifiera sa liberté et Sabina son argent pour une union grotesque.

Pourtant, pas de tristesse chez les spectateurs, tout cela était un rêve, une comédie faite pour divertir et réfléchir un peu sur la bêtise humaine. Et le spectacle dans sa cruauté et son ironie trottera dans les esprits pour de longs moment encore.

Infos ici.

Programme ici (avec plein de photos...)

Et des vidéos sur la construction en particulier sur mon autre blog : http://marsupilamima.blogspot.com (elles ne passent pas ici, dommage)

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