Je n'avais pas encore vu Effroyables Jardins de Michel Quint dans la mise en scène de Marcia de Castro, ni à Avignon, ni au Petit Saint Martin, ni au Lucernaire, peut-être parce que je n'avais pas vraiment aimé le livre, le plus grand succès pourtant de son auteur. Je n'ai pas vu le film de Jean Becker ( avec Jacques Villeret, André Dussollier, Benoît Magimel, Thierry Lhermitte, Isabelle Candelier) non plus.
Certes, c'est une belle histoire, émouvante, pédagogique, avec une certaine dose d'humour, avec une pointe d'originalité mais je n'accroche pas vraiment. On en a lu tellement d’histoires de la Résistance, même vues du côté des sans grades, des sans gloire, des Français d'en bas, même avec de bons Allemands, que je ne vois pas en quoi celle-ci trancherait plus que d'autres. Je n'y vois qu'une seule explication, le livre est court et vient s'inscrire dans la lignée de ces petits livres pas chers et consensuels que l'on offre comme on a offert Inconnu à cette adresse de Kathrine Kressmann Taylor, La première gorgée de bière de Philippe Delerm ou plus récemment Indignez-vous de Stéphane Hessel.
Cette nouvelle reprise m'a permis de combler mes lacunes et de confirmer mes attentes. Le texte est ce qu'il est mais la magie du théâtre et l'art du comédien permettent d'aller au-delà d'une simple lecture. André Salzet, dans l'adaptation de Marcia de Castro , seul en scène, donne vie à tous les personnages, avec beaucoup d'habileté mais ce qu'il donne à voir et à entendre aussi, de façon plus subtile encore, c'est la relation père-fils, cette incompréhension, la double honte (celle d'avoir un père ridicule et pathétique puis celle de n'avoir pas perçu la richesse de cet homme), et la tendresse.
Photo: Michel Paret
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