Il y a quelque chose d'assez particulier au Théâtre de la Bastille à Paris, une fidélité de certains artistes mais également du public pour ces artistes, comme par exemple tg Stan (de retour en janvier) , Gwenaël Morin et en ce moment Pierre Meunier. Cela donne à leurs spectacles un parfum de connivence qui passe de la scène à la salle et vice versa.
Revoilà donc Pierre Meunier attendu en silence et dans le noir qui arrive dans la pénombre tirant sur des cordes où tressautent des cubes, format pavé.Il en prend deux, les examine, s'interroge, les lance en l'air , jaugeant la gravité avec la gravité d'un chercheur et observant leur comportement. Le premier s'écrase, le second s'écrase sur le permier et c'est parti, les mains dans la glaise, les pieds bien arrimés sur le plateau.
Il empoigne avec vigueur un mot, une notion : le sexe.
Et tout autour de lui, ça vibre, ça rentre et ça sort, ça fait des étincelles, ça glisse et ça se heurte, ça se tend, ça ondule, ça frétille,
La scènographie tient de l'atelier de bricolage et du laboratoire scientifique foutraque. Le comédien parle comme on parle tout seul quand on est absorbé par son travail. Il se livre à des expériences, observe, commente, s'interroge, joue avec les matières (argile, fer, acier, cuivre) et avec les mots, les sens et double sens.
Et il raconte des histoires, des histoires de sexe donc, dans une langue drue, simple, poétique, érotique, et pas n'importe quelles histoires, des histoires qui pourraient déranger car elles sont "hors normes" s'il n'avait pas ce talent de rendre cela aussi simple et compliqué que le sexe, l'amour, le désir, le rejet, les attirances et les répulsions, les rencontres avec l'autre...
Des histoires d'homme face à son corps, à ses mécanismes , à ses pulsions.
On s'amuse beaucoup , on s'étonne, on observe avec lui le fonctionnement de ces drôles de machines, on apprend des choses, même si le fonctionnement de la bobine de Ruhmkorff peut nous échapper (voir sur wikipedia).
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