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Billet de blog 8 février 2013

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Tendre et cruel de Martin Crimp, au Théâtre de la Ville (Abbesses)

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Le dramaturge britannique Martin Crimp est parti des Trachiniennes de Sophocle pour concevoir une sorte de tragédie légère, "tendre et cruelle" comme l'annonce le titre.  

Déjanire, épouse d'Héraclès,  attend  le  retour victorieux de son époux qui lui demande d'accueillir une jeune esclave...son amante, en fait, pour qui il  a détruit une ville entière et massacré ses habitants. Déjanire tente de retrouver l'amour de son mari  grâce à un philtre  qui s’avérera poison mortel et se suicidera.

On retrouve  la structure de la tragédie dans Tendre et cruel mais transposée de nos jours: l'épouse délaissée s'appelle Amelia, elle attend son mari, le Général, accusé de crimes de guerre, et s'ennuie dans un appartement élégant, entourée de sa gouvernante, d'une kiné  et d'une esthéticienne. Rien d'autre à faire que de s'occuper d'elle, se faire masser, changer de robe, prendre  un livre parfois....Des crimes de son mari, elle ne veut rien savoir, ce n'est pas son affaire, elle l'attend. C'est tout.

Tout se déroulera alors comme chez Sophocle, mais on n'y pense pas. Le décalage est parfait et surtout, comme toujours chez Martin Crimp, l'ironie et le détachement font passer au deuxième plan les aspects les plus noirhttp://www.theatredelaville-paris.com/spectacle-tendreetcruelbrigittejaqueswajeman-540s, les plus graves, pour ne laisser planer qu'un certain malaise, une inquiétude, pendant presque toute la pièce jusque'à ce que la mort, le meurtre, le massacre,  prennent finalement le dessus.

La mise en scène de Brigitte Jacques-Wajeman  est toute en tendresse pour son personnage central, cette encore jeune femme qui perdra tout par amour, pleine d'humour pour "les suivantes " et les visiteurs, plus violente à la fin. On sourit beaucoup, les comédiens sont tous justes et crédibles, avec un petit regret toutefois, le retour du Général est un peu trop long, la démonstration trop appuyée. 

Photos: Mirco Magliocca

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