Une fois encore, on retrouve le collectif de comédiens flamands tg Stan au théâtre de la Bastille pendant le Festival d'Automne. Et on ne va pas sans plaindre! Cette fois, ils mettent en pièce Les Estivants de Maxime Gorki. Des gens qui vont mal réunis pendant l'été dans une grande maison de vacances. On pense plus à Tchekov qu'à Goldoni. Du moins, si on a le temps de penser.
Car tout va très vite. La scène par exemple: le plateau vide du début va se remplir au fur et à mesure pour mettre en place une sorte de scène sur la scène sans que l'on s'en rende vraiment compte. Dans la salle bourrée de monde, ceux des comédiens qui ne jouent pas, passent entre les strapontins en apportant, planches, bancs, chaises pliantes, tabourets.
Les STAN abordent le texte avec des accents belges si forts qu'on a presque l'impression qu'ils en rajoutent. Ensuite ou ils s'atténuent ou on n'y pense plus. Ces estivants, bourgeois aisés, parlent beaucoup, se lamentent sur leur sort, l'ennui, leur malheur, discutent d'un peu tout, flirtent, dansent, mangent, chantent.
La pièce de Gorki acquiert un rythme surprenant. On a un peu de mal à se repérer au début étant donné qu'il y a une vingtaine de personnages et que l'on passe de l'un à l'autre , vite très vite alors que plusieurs comédiens endossent plusieurs rôles, n’hésitant pas d'ailleurs à prévenir le public le temps de changer de veste. Ils s'apostrophent aussi parfois par leurs véritables prénoms.
On ne sait plus très bien qui parle mais curieusement, ce n'est jamais un problème, on est accrochés, on suit sans en perdre une miette.
Et peu à peu, les personnages trouvent leur épaisseur, les femmes surtout. Elles sont magnifiques.
Et on rit beaucoup, souvent. Mais c'est en raison de l'ironie induite par les comédiens, leur humour, leur drôlerie, plus que le texte.
Plus d'infos ici et sur le site du théâtre (ne pas hésiter d’ailleurs à télécharger le dossier de presse)
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