La 10e édition du Festival du Standard Idéal organisé par la MC 93 de Bobigny, actuellement fermée pour travaux, se transporte hors les murs, dans d'autres théâtres. Et la programmation commence par des spectacles venus d'Italie (voir ici)...mais à suivre jusqu'à la fin de saison.
C'est toujours un petit plaisir lorsqu'on va voir une pièce en langue étrangère de constater que les expats viennent en profiter pour se retrouver et renouer le temps d'une soirée avec leur pays d'origine et donc avant même d'entrer dans la salle, on baigne dans une autre langue, une autre façons de se saluer, une autre façon d'anticiper le spectacle à venir.
On avait fait connaissance avec Amedeo Fago pour Risotto (ici ) et Pouilles, bien que très différent garde le même fil conducteur, une voix off qui raconte en français avec accent italien les images qui défilent sur écran.
Le narrateur- auteur, est présent sur la scène. Apparemment indifférent à la présence du public, il recolle minutieusement les morceaux d'une poterie cassée, plie et range des vêtements dans une malle d'osier, et on l'oublie un peu.
Le point de départ, c'est un retour à Tarente, dans les Pouilles, la ville dont sa famille est originaire.
Et de cette famille, il tente comme pour la poterie de recoller minutieusement les morceaux, grâce à des photos, des objets, des journaux, toutes ces petites trouvailles intimes que l'on peut retrouver dans des boîtes, des malles, des albums.
Un travail forcément long, sans doute parfois frustrant , mais qu'il va mettre en scène avec subtilité. Car grâce aux effets spéciaux assez étonnants, certains personnages des photos sortent du cadre et viennent eux mêmes comme des apparitions venus du temps passé raconter leur histoire.
On s'y perd un peu car chacun est désigné par son prénom ou son surnom et avec cette tradition de faire porter aux enfants les prénoms des oncles ou des grand-mères, on confond les Vicenzo, les Nicola, les Nicolino, Mimi, Franco. Mais qu'importe, on écoute chaque histoire tour à tour, les mariages, les naissances, les décès, la première guerre mondiale, les ambitions, les réussites, les échecs...
Cela pourrait sembler un peu longuet à force, mais tout va basculer de façon étonnante et fine pour remettre littéralement en scène l'histoire familiale lorsque le théâtre reprend ses droits magiques et se prend à jouer avec le temps.
Photo du haut et du bas: Alain Richard
La suite du programme sur le premier lien.