martine silber (avatar)

martine silber

Martine Silber, journaliste sans journal

Abonné·e de Mediapart

184 Billets

5 Éditions

Billet de blog 12 janvier 2014

martine silber (avatar)

martine silber

Martine Silber, journaliste sans journal

Abonné·e de Mediapart

«Avant que j'oublie», de et avec Vanessa van Durme

C'est un dialogue joué par une seule comédienne: Vanessa van Durme (que l'on a pu voir par exemple dans Gardénia et Tous des Indiens pour le chroégraphe Amain Platel ou Regarde, maman, je danse). Il y a la mère atteinte de la maladie d'Alzheimer et sa fille qui avant était un garçon. L'une perd peu à peu son identité tandis que l'autre l'a enfin trouvée.

martine silber (avatar)

martine silber

Martine Silber, journaliste sans journal

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C'est un dialogue joué par une seule comédienne: Vanessa van Durme (que l'on a pu voir par exemple dans Gardénia et Tous des Indiens pour le chroégraphe Amain Platel ou Regarde, maman, je danse). Il y a la mère atteinte de la maladie d'Alzheimer et sa fille qui avant était un garçon. L'une perd peu à peu son identité tandis que l'autre l'a enfin trouvée.

Par petites scènes, elles font enfin connaissance quand la conscience de la mère se dissipe peu à peu. Ces derniers jours, ces dernières heures, où peut-être quelque chose est possible sans trop y croire et pour si peu de temps, dans cette confusion parsemée d'éclairs de lucidité.

Enfermée depuis tant de temps dans le rejet de ce petit garçon devenue femme, la mère s'accroche à sa mémoire:  "j'ai eu deux fils" tandis que sa fille avec patience et douceur répète tout aussi inlassablement "je suis ta fille, maman".

 L'espoir de reconnaissance, d'un rapprochement,  s'emmêle dans les rideaux blancs du fond de scène comme la mère et la fille qui s'y accrochent par moments. Du fond de son brouillard, la mère attend son mari, cherche ses parents, son fils, ne sait plus qui est mort ou qui est vivant.

Elle s'angoisse s'inquiète, se croit encore chez elle,  veut sortir de cette maison de retraite où elle ne connaît personne , de cette solitude terrible, se donne  des airs farceux ou courroucés,  mange salement, fait pipi dans sa culotte, prend des livres pour ses chaussures...

Mais c'est aussi cette maladie avec les contours flous qu'elle donne à la vie qui a permis à la fille de reprendre contact, de remplacer la haine qui s'est usée au fil du temps par l'amour. Elle est femme, transexuelles  et pleinement assumée, elle n'a plus rien à prouver ni aux autres, ni à elle-même, juste besoin encore si c'était possible d'un peu de cette tendresse qui lui a toujours été refusée.

Cette intimité terrible et inévitable dans une chambre impersonnelle où seul le bouquet de fleurs de la fille met un peu de couleurs vives se regarde sans pathos, avec pudeur et  des sourires mêmes. La mise en scène de Richard Brunel est tout aussi discrète, légère ...et souriante.

La vidéo ci-dessous a été filmée lors de répétitions et n'est donc qu'indicative

Avant que j'oublie par WebTV_du_Rond-Point

Photos: Jean-Lous Fernandez

Toutes les infos ici

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.