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Billet de blog 13 juin 2011

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Théâtre: sourires, au théâtre de la Bastille et au Théâtre de la Cité Internationale

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le collectif Les Possédés a investi une fois encore le Théâtre de la Bastille avec deux spectacles qu'il est préférable pour une fois de ne pas voir l'un après l'autre même si les horaires le permettent car ce sont deux univers qui ne se complètent pas. Pour Loin d'eux voir le billet précédent.

Planète est un texte d'un acteur et auteur russe , Evguéni Grichkovets, texte d'un acteur pour un acteur, car même s'il y a deux personnages, un homme et une femme, c'est lui qui cause. Et ici, tout ou presque est dans le texte et le jeu. La femme est un rêve, le produit de l' imagination, l'objet de ce monologue souriant, poétique, mélancolique, fantasque aussi.

Elle est chez elle et lui l'observe à travers la fenêtre, mais elle ne le voit pas tandis qu'elle vaque à ses occupations, travaille, discute au téléphone, prépare son café, se fait belle, somnole. Ce n'est pas un voyeur pour autant, il n'épie pas, il regarde et songe, il 'invente cette femme, et puis il digresse. Il parle au public autant qu'à lui-même, de la solitude, de l'amour possible ou impossible, d'une rencontre possible ou impossible. Lui est dehors, elle dedans. Les lumières la découvrent et l'isolent, l'enferment ou la découvrent, tandis qu'il la regarde et qu'il se promène. Le sourire se fige parfois sur les lèvres.

En revanche, avec & ( un spectacle de câbles et d'épée) à la Cité internationale, le sourire a tendance à se transformer en éclat de rire. Les deux acteurs, performeurs, inventeurs, Halory Goerger et Antoine Defoort, accumulent les effets de surprise, les moments de poésie étrange, dans un univers post-Asimov, microsofté plus hard que soft et totalement déglingué.

Car tout se déglingue sous nos yeux, les androïdes (les vrais, pas les téléphones) se transforment en humains, trop humains, la musique surgit des claviers d'ordinateurs ou de cubes lumineux, les plantes vertes dissimulent des failles spatio-temporelles, la désynchronisation des voix perturbent les images, les mains de l'un sont celles de l'autre, les écrans propagent des messages du futur et des histoires angoissantes ou drolatiques.

Toutes les infos ici et ici.

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