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Billet de blog 15 juin 2015

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La Vie de Galilée de Bertolt Brecht, mise en scène Jean-François Sivadier, au Montfort

 Reprise d'un spectacle créé en 2002, mais il n'y a rien à raccommoder. L'équipe de la création, presque au complet, garde le même souffle et la même intensité, avec chapeau bas pour Nicolas Bouchaud qui n' a quasiment pas une minute pour souffler.

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Reprise d'un spectacle créé en 2002, mais il n'y a rien à raccommoder. L'équipe de la création, presque au complet, garde le même souffle et la même intensité, avec chapeau bas pour Nicolas Bouchaud qui n' a quasiment pas une minute pour souffler.

Farce brechtienne, théâtre populaire sur son plan incliné de bois, l'histoire de Galileo Galilei, sa quête de la liberté d'être et de penser, de transmettre ses découvertes et ses certitudes, et sa retraite finale,

convaincu que l'obscurantisme finira par le foudroyer et qu'il vaut mieux poursuivre sa tâche dans l'intimité, devient une épopée foisonnante de trouvailles scéniques, de jeu des comédiens, et de plaisir du texte. Le metteur en scène et sa troupe n'hésitent pas d'ailleurs à insuffler quelques réparties, quelques allusions, quelques scènes imprévues en référence aux temps présents (ou pas)  histoire de rire un peu ou de réfléchir autrement.

Au-delà même de l'histoire de Galilée, c'est celle d'un homme qui passe de l'enthousiasme de la jeunesse, de la provocation, de la joie de la découverte à une sagesse plus fataliste et plus désolée.

De professeur formidable, de génie prêt à tout y compris à sacrifier le bonheur de sa fille il passe à la solitude du penseur solitaire et désavoué. Ses ennemis ont-ils gagné? Le poids de la tradition, de la religion, les difficultés matérielles, les déménagements successifs, la fuite en avant, l'ont-ils mené à l'à quoi bon? Le voilà donc Gros Jean comme devant, mais il continue tranquillement et met la dernière main à ses Discorsi.

La sensualité du personnage, son plaisir de la bonne chère, son goût du confort  donnent au penseur iconoclaste une image humaine, loin du docte savant des livres.

Et ceux qui l'entourent permettent ces allers-retours entre vie et science, réussite et trébuchements, les comédiens s'en donnent à coeur joie , et la joie est contagieuse.

 C'est qu'il  aime la vie, pas seulement le travail, même si parfois les deux se confondent. Il aime plaisanter, ironiser et ne s'en prive pas. C'est que l'exercice de la raison est aussi un plaisir, un jeu. Il est pris dans un tourbillon digne des sphères de cristal, ça tourne , ça tourne....la terre n'est pas au centre, ça tourne, l'ordre n'a pas de sens, ça tourne, le monde s'écroule, un autre s'éveille, ça tourne et ça tourne indéfiniment.

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