
Les tentatives de rajeunissement du répertoire de la Comédie-Française n'ont pas toujours été bien glorieuses mais ce Chapeau de paille d'Italie compte assurément parmi les réussites.
La modernité vient avant tout du jeu des comédiens avec au premier chef Pierre Nimey (Fadinard, très jeune rentier) qui en outre chante plutôt bien et fait preuve d'une agilité de chat de gouttière et face à lui, son futur beau-père, Christian Heck (Nonancourt, pépiniériste) , coiffé d'une perruque effarante, multipliant les effets comiques démarches, mimiques, voix.
Mais toute la troupe est de la partie et le public se régale. D'autant plus que chaque comédien articule, que l'on n'en perd pas une miette, que personne ne braille....
Décors et costumes situent la pièce dans les années 1970, mélange de mauvais goût et d'audace dans un accord parfait: le skai du canapé se marie avec les costumes brillants, les couleurs fausses se détachent sur de l'optical art ou du "design", la future mariée elle-même donnant le ton en robe courte trapèze presque "babydoll" et bottes blanches.
Le metteur en scène italien Giorgio Barberio Corsetti lance à toute vitesse cette course poursuite sur la scène du Théâtre Éphémère à la recherche du Chapeau perdu ( de paille d'Italie), mangé par le cheval de Fadinard au début de la pièce et trouvé enfin dans les dernières minutes. Entre temps, les répliques fusent, les quiproquos se multiplient, les rencontres se bousculent, les complications se succèdent, chaque problème apparemment résolu en entraînant de nouveaux. Le myrthe chancelle, les portes se dérobent, les meubles semblent avoir une vie propre, Fadinard escalade, saute, court, la noce suit comme elle peut. C'est du vaudeville, c'est Labiche et on est bien contents.
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