NAZ, oui, naz comme nazi. Et un spectacle qui ne parle que de ça, de ces gamins, souvent très jeunes, ceux que l'on appelle dans le Nord-Pas-de-Calais, les gabbers parce qu'ils sont fans de cette musique hard, violente (dont le nom viendrait, c'est un comble, selon Wikipedia d'un mot yiddish qui signifie frère, pote, le verlan de barg, utilisé aux Pays Bas).

Un phénomène, étudié par l'auteur Ricardo Montserrrat, à la demande de Culture Commune et l'association arrageoise Colères du Présent.
C'est ce travail qui dans un deuxième temps va être adapté et mis en scène par Christophe Moyer.
Le spectacle, créé en 2010, repose sur un comédien Henri Botte, qui pendant une heure incarne avec une énergie stupéfiante, un seul personnage, Lui, crane rasé, corps sculpté, souriant et inquiétant. Lui, donc pas Je. Puisqu'il est au fond l'interprète de tout ce collectif rencontré par Ricardo Montserrat. Il débite de la haine, de la violence, du ras-le-bol, éloge du sport et de la muscu, de la bagarre, des potes avec qui il va casser des "gris", SDF, Homos, "colorés"...sur fond de musique électro et en faisant démonstration sur exhibition de sa forme physique.
C'était passé entre les deux tours de la Présidentielle à la Maison des Métallos, donc un peu effacé par l'actualité, mais le contexte actuel de déferlement de haine et d'agressions homophobes donne un écho plus général à ce spectacle qui est toujours suivi d'un débat nécessaire avec la salle.
Ce sera donc le 19 avril au Théâtre au fil de l'eau de Pantin, à 14h30 et à 20h. Tél: 01 49 15 41 70.
Photo Jérémie Bernaert