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Billet de blog 21 septembre 2012

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Une soirée au Théâtre de la Bastille, à Paris

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C'est l'automne! Et donc Le Festival d'Automne...et on en profite.

En portant en scène  avec La Femme qui tua les poissons de courts textes empruntés aux Chroniques que Clarice Lispector écrivit entre 1967 et 1973 "pour un journal brésilien"  (O jornal do Brasil, en fait) comme le dit l'annonce sur le site du théâtre, Bruno Bayen touche droit au coeur ceux et celles qui aiment ou ont aimé les livres de cet écrivain très particulier que fut Clarice Lispector (1920-1977) et que l'on a peut-être un peu oubliée. On peut déjà se rafraîchir la mémoire en  lisant cela.

Mais le résultat est un tout petit peu frustrant, si Emmanuelle Lafon fait preuve d'un talent exceptionnel en passant avec une virtuosité sidérante d'une humeur à l'autre, d'un désir à un autre, d'une peine à une crise, d'une réflexion à un court récit, d'une rencontre à une gorgée de café, d'une confession sans drame à un sourire, on perd un peu le fil alors que l'on aimerait en entendre un peu plus, aller plus au profond des choses. Le miroir explosé en cette infinité de débris laisse bien entrevoir le rapport étrange, fantasque,  parfois mystique, souvent drôle  qu'avait l'auteur brésilienne pour le monde et les choses et les gens. Mais le principe même de tout petits textes laisse   un peu au bord de cet univers.

Cela mis à part, on se régale quand poussée par la curiosité, toujours sublimement élégante, elle va rencontrer une tenancière de bordel, quand elle affronte un chauffeur de taxi qui lui reproche d'avoir dit " de rien" alors qu'il ne lui avait pas encore dit "merci", quand elle commente ces petites aventures  du quotidien qu'elle projette immédiatement dans une réflexion plus large laissant un instant en suspens sa tasse de café. Emmanuelle Lafon virevolte, esquisse trois pas de danse avec un partenaire fugace, glisse sur le sol, s’assoit posément , sans jamais s'adresser au spectateur, car elle est là dans cette intimité de l'écrivain , communicative mais un peu seule, comme le rappelle une petite table de travail posée dans un coin.

Gageons donc que nombreux seront les spectateurs et spectatrices qui vont ensuite se précipiter chez leur libraire pour demander à lire un de ses nombreux romans.

Et en attendant, un petit aperçu d'une séance de travail: 

Il serait dommage de ne pas rester pour assister au  deuxième spectacle de la soirée,  Memories from the missing room (hors Festival) , une combinaison jubilatoire des chansons rock interprétées en live par le groupe Moriarty, de scènes de théâtre mises en scène par Marc Lainé et de dessins tout aussi live du dessinateur de BD, Philippe Dupuy. Voir ici

Cette fois commençons par l'explication du metteur en scène:

L'histoire ou plutôt les histoires mettent en scène trois personnages, une jeune femme, un homme jeune et un autre plus âgé. Un ménage à trois à multiples facettes qui se terminent le plus souvent par un meurtre, un suicide, du sang et parfois des larmes à la manière des crimes passionnels qui font frémir dans les chaumières.. D'ailleurs, il faut ajouter  un quatrième personnage, la mort. Et quelques animaux. Si tout cela semble inspiré  des journaux à sensation, le fait que les personnages ressuscitent pour pouvoir jouer la scène suivante est parfaitement rassurant. Surtout, c'est très drôle et totalement déjanté . Le plateau tournant permet de passer du théâtre à la musique et vie-versa, les histoires se complétant, se télescopant, au fur et à mesure que s'égrènent les titres de l'album qui a donné presque son nom au spectacle.

Une précision, tout se joue en anglais mais les surtitres sont parfaits.

Pour avoir une petite idée:

Toutes les infos ici

La femme qui tua les poissons sera en tournée au Théâtre Dijon Bourgogne  du 5 au 8 février 2013.

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