On me pardonnera pour une fois de citer le dossier de presse (à télécharger sur le site) histoire de donner quelques informations de base:
"Maître Puntila et son valet Matti (Herr Puntila und sein Knecht Matti) a été créée au Schauspielhaus de Zurich le 5 juin 1948.
La pièce, écrite en 1940, est inspirée des récits de l'écrivain finlandais, Hella Wuolijoki, qui a hébergé Brecht durant son exil en Finlande (1939-1940).
(...)
Le riche propriétaire terrien finlandais, Puntila est doué d'une double personnalité, avec deux paroles absolument contradictoires : lorsqu'il a bu, il est humain, doux, tendre et prévenant, il ouvre volontiers son coeur et sa bourse, mais à jeun, il devient odieux, sévère, acariâtre et dur et administre avec une grande cruauté son domaine et ses gens."
Au début de la pièce, Puntila est à la taverne, à peine moins soûl que ses amis, le juge et l'avocat. C'est là qu'il se fait apostropher par son chauffeur, Matti, lassé de l'attendre depuis des heures dans la voiture.
Bien qu'embauché depuis plusieurs semaines, Matti n'est pas reconnu par Puntila qui n'a pas l'habitude, à jeun, de regarder ses employés.
Matti n'est pas du genre à se laisser faire, ni à se laisser démonter. Il va vite voir clair dans le jeu de son maître: c'est lorsqu'il est bon et ivre que Puntila est le pire.
Il va donc résister au paternalisme, aux manipulations, aux embrassades et aux promesses d'ivrogne (jamais tenues).
Mais il ira plus loin encore en séduisant presque malgré lui la fille du maître, Eva, promise à "l'attaché", ridicule freluquet mondain.
    C'est une comédie et on est là pour rire et s'amuser : on n'y manquera pas, sans vulgarité, sans grossièreté.
L'épisode où Puntila, bourré comme un âne, promet le mariage aux filles, naïves pauvres et travailleuses d'un village voisin qui est traité en belles ombres chinoises est une des charnières de la pièce car lorsqu'elles viendront, ensemble, à pied, parée de leurs beaux atours, demander leur dû, elles seront chassées sans pitié.
    Et Matti, valet de deux maîtres en un seul, l'un terrifiant, l'autre dégoulinant de paternalisme vaseux, est le seul honnête homme de cette apparente plaisanterie campagnarde. C'est sur lui que repose le sort des honnêtes gens, de ceux qui ne se laissent pas corrompre par de vaines paroles, qui veulent rester eux-mêmes, quoiqu'il leur en coûte.
Et lorsqu'il pourrait presque épouser Eva, il lui fait passer un examen terrible pour lui faire prendre conscience des différences tangibles et violentes qui les sépare, lui, l'homme de rien, et elle la fille qui aura tout.
C'est le double jeu de la pièce, les deux faces de la farce.
La mise en scène de Guy Pierre Couleau, la scénographie de Raymond Sarti, les costumes de Sabine Siegwalt, jouent aussi sur deux tableaux: entre simplicité et onirisme, burlesque et théâtre de notre temps.
On saluera la performance de Norwell Korben dans le rôle d'Emma la contrebandière qui vient en grande chanteuse de cabaret faire les intermèdes en allemand lors des changements de scène (que l'on ne s'affole pas, on comprend même sans parler la langue....). Pierre Alain Chapuis (Puntila) manque un peu de nuances dans ce rôle à facettes, braillant un peu trop fort, parfait en gentil mais pas assez froid, méchant et dur. Les autres comédiens sont tous au rendez vous.
Photos: Agathe Poupeney
Toutes les infos ici
et une autre vidéo assez rigolote;
Du 6 au 7 décembre 2012 à la Coupole à Saint Louis,
Du 11 au 12 décembre 2012 à Scène Vosges à Epinal,
Du 7 janvier au 3 février 2013 au Théâtre des Quartiers
d’Ivry,
Le 7 février 2013 Scènes du Jura à Dôle,
Le 19 février 2013 aux Transversales à Verdun,
Le 22 février 2013 au Théâtre de Fontainebleau,
Du 5 au 7 mars 2013 à la Scène Nationale d’Angoulême,
Du 11 au 13 mars 2013 au Centre Dramatique Régional de
Tours, Le Nouvel Olympia,
Du 19 au 27 mars 2013 au Théâtre National de Strasbourg,
Du 8 au 20 avril 2013 à la Croix Rousse à Lyon.
voir aussi sur MP http://translate.google.fr/translate?hl=en&sl=fr&u=http://blogs.mediapart.fr/blog/fxavier/111012/theatre-cde-colmar-maitre-puntila-et-son-valet-matti-0&prev=/search%3Fq%3Dmediapart%2Bpuntila%26hl%3Den%26tbo%3Dd%26rlz%3D1C1SVEC_frFR404FR404&sa=X&ei=riCyUMOHAYX54QSmqIA4&ved=0CDAQ7gEwAA
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