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Billet de blog 25 novembre 2013

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Pompée et Sophonisbe de Corneille au Théâtre de la Ville-Abbesses

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Grâce à Brigitte Jaques Wajeman , nous revoilà chez Corneille, avec deux nouvelles pièces romaines, deux " pièces coloniales", Pompée et Sophonisbe.

 Comme pour Nicomède et Surena(vus en février 2011)  la metteuse en scène utilise le même décor -  une longue table qui traverse le plateau, quelques chaises, et quelques objets (théière, bouteilles...)- et les mêmes comédiens( beaucoup sont issus du Jeune Théâtre National)  pour les deux spectacles, ceux qui ont les rôles principaux dans l'un devenant suivantes et soldats dans l'autre pour une véritable alternance.Les costumes reflètent à eux seuls certains partis pris de mise en scène, classiques à la romaine et contemporains.

Le premier plaisir est celui de la langue et du texte, on s'y plonge par ces temps de frimas avec reconnaissance mais au-delà de cet aspect "joie des classiques retrouvés", la mise en scène à la fois respectueuse et libérée, jouant  de cette jeunesse qui peut se croire tout permis, qui peut souffrir à en mourir, mène l'action avec énergie.

Quelques pauses humoristiques ou mélancoliques permettent de souffler un peu mais on reste de bout en bout suspendus aux drames qui se jouent, aux complots ratés d'avance, aux trahisons, aux dilemnes tranchés pour de mauvaises raisons.

 Car les héros ici sont des princes, des princesses, mais surtout  des vaniteux, des  jaloux, des envieux, on est loin du Cid ou des Horaces.

Le contexte est politique. Pour Pompée, les jeunes souverains d'Egypte, Cléopâtre et Ptolémée, doivent tout à César mais aussi à Pompée. Or les deux généraux sont en lutte l'un contre l'autre et quand Pompée qui vient de perdre la dernière bataille demande asile à Alexandrie, dilemne! Faut-il faire preuve de reconnaissance envers le vaincu ou se ménager les bonnes grâces du vainqu

Quand Sophonisbe, toute dévouée à Carthage, mariée par raison au vieux Syphax qui vient de défendre Cyrthe contre les Romains, apprend que son amour de jeunesse Massinisse , qui est lui  allié aux Romains, est annoncé, elle va elle aussi devoir choisir son camp.

 Mais ces enjeux politiques sont aussi des enjeux privés, faits de rivalités, marqués d'hypochrisie, de haines personnelles, de soumission, d'oppression, de répulsion, de fascination,   de désirs de revanche et de désirs tout courts.

Et tout autour la guerre, vainqueurs et vaincus.

 Le dossier pédagogique est bourré d'informations: ici

 Jusqu'au 1er décembre, puis en tournée : au CCDB de Lorient les 9 et 10 déembre, aux Treize vents à Montpellier du 23 janvier 2014 au 1er février, et aux trois pierrots à Saint Cloud le 4 février. D'autres dates sont prévues.

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