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Billet de blog 27 janvier 2014

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Confidence africaine de Roger Martin du Gard, au Lucernaire (Paris)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce spectacle a déjà beaucoup tourné, il y a quelques années et je l'avais vu à La Comédie de Saint Etienne quand le metteur en scène Jean-Claude Berutti en était co-directeur. Sauf erreur de mémoire, on se sent encore plus pris dans la confidence, au Lucernaire. Le spectacle commence dans la salle, lorsque l'auteur, Roger Martin du Gard (Jean-Claude Berutti) vient s'installer au plus près des spectacteurs, carnet de notes à la main.

Le temps de situer l'histoire  bouleversante et cruelle, et le comédien metteur en scène disparait presque, assis sur une chaise longue sur le pont d'un paquebot, en devenant celui qui écoute alors qu'un autre (Christian Crahay)  un homme croisé par hasard quelques années plus tôt, prend place auprès de lui et  lui raconte son étrange destinée.

La sympathie entre les deux hommes est évidente mais au cours du récit, elle sera mise à l'épreuve et seul son  métier d'écrivain permettra sans doute à "du Gard" d'étouffer une certaine indignation ou du moins son émotion.

Lui qui semblait presque somnoler en écoutant son compagnon de traversée, va alors discrètement prendre des notes dans ce calepin , gage de sa neutralité et de son absence de réaction.

L'intérêt professionnel a pris le dessus.

Le spectateur lui non plus ne réagira pas ouvertement à ce récit scandaleux et pourtant empreint de tendresse, de tristesse et de résignation, car lui aussi écoute, subjugué par le talent de Christian Crahay qui passse d'une douleur contenue à l'excitation, au bord de la folie, avant de poursuivre tranquillement le récit de cette aventure secrète et interdite, dans la quiétude d'une traversée tranquille, un soir d'été.

Au-delà de l'histoire, au-delà du théâtre, on renoue aussi avec un vrai plaisir du texte, ce qui n'est pas rien.

On espère d'ailleurs qu'en ces années de commémoration de la première guerre mondiale, on redécouvrira ce prix Nobel de Littérature (1937), auteur d'un long roman Les Thibaud , qui trace la vie de deux frères dont le destin est bouleversé par la Grande Guerre.

Toutes les informations ici

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