Comme c'est agréable de voir un théâtre comme le théâtre 13 un peu excentré (comme son nom l'indique, il se situe dans le 13e arrondissement de Paris), faire salle pleine et enthousiaste.
Quelques critiques (pendant le Festival d’Avignon), beaucoup de bouche à oreille sont sans doute à l’origine de ce succès.
Succès mérité. Sans doute parce que ce spectacle met de bonne humeur. Pensez donc, il raconte ce que l'on a presque oublié, une histoire.
Une histoire qui court des deux côtés de la Méditerranée portée par un colporteur un peu spécial, un conteur, un passeur, comme on aimerait pouvoir en écouter encore, un soir de veillée au coin du feu.
Cette histoire pleine de rebondissements comme il se doit multiplie les références à la littérature en entraînant les spectateurs à travers l'Histoire, la grande, mais aussi une histoire de famille forcément mystérieuse. On y trouve de l'amour, bien sûr, des secrets, évidemment, des voyages au long cours, des rencontres improbables, bref tout ce qu'il faut pour séduire les âmes d'enfants qui ne se refusent rien, pas même la possibilité, le temps d'une soirée, de rêver. On n'en dira pas plus.
Mais sans les cinq jeunes comédiens (générique ici), qui attrapent au fur et à mesure, sur un portant, les quelques costumes qui leur permettront d'incarner tour à tour une petite foule de personnages, avec pour tout décor quelques tabourets, on se régalerait moins: ils sont vifs, drôles, émouvants, et charmants.
Quant à l'auteur, Alexis Michalik, peut-être plus connu pour ses rôles de comédien à la télévision, bien qu'il ait déjà monté un Roméo et Juliette et Une mégère pas vraiment apprivoisée bien déjantés, on sent qu'il s'est lui-même beaucoup amusé en se laissant porter par son imagination et ses lectures et qu'il a réglé sa mise en scène avec finesse et rapidité. On peut lire ici sa note d'intention.
et regarder un extrait