Dans un décor de congères bien blanches, le metteur en scène Anton Kouznetsov a pioché dans les Nouvelles de Mirgorod de Nicolas Gogol, trois histoires: "Vij", "La brouille des deux Ivan" et "La nuit juste avant Noël".
Les protagonistes vont se croiser sur le plateau pendant trois jours et trois nuits: un jeune séminariste qui cherche un abri pour une nuit et est accueilli par une vieille femme qui s'avère être une sorcière, les deux Ivan amis de toujours qui vont se fâcher pour une broutille et une jeune coquette qui envoie son fiancé de forgeron à Saint-Saint-Pétersbourg lui chercher une paire d’escarpins de la Tsarine et qui rencontre le diable..
Les quatre comédiens (Denis Boyer, Hervé Briaux, Aurore James, Laurent Manzoni) changent donc de rôles sans qu'on perde le fil même si cela va vite, pas un instant de répit ni pour eux, ni pour nous. Et on se régale d'un bout à l'autre.
Comme Kouznetsov l'avait déjà fait avec Les Âmes mortes (reprise au théâtre 71 de Malakoff du 19 au 23 février), on retrouve tout l'univers de Gogol en un clin d'oeil, la langue, la drôlerie, la cocasserie des personnages même si on frôle en permanence la mort, le drame, la tragédie et bien sûr le fantastique sous forme d' un diable qui se laisse tirer par la queue ou d'une sorcière à transformations.
Les costumes apportent une note d'exagération: folklorique à outrance pour la jeune coquette, ridicule façon bourgeois gentilhomme pour la redingote d'un des deux Ivan, masque grimaçant du diable, costume étriqué du juge sans oublier une tsarine parée de ses plus beaux atours qui apparaît quasiment comme la Sainte Vierge.
2012/13 Histoires diaboliques - Gogol... par MC93Bobigny
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Photos: Pascal Roger (en haut Hervé Briaux et Laurent Manzoni, en bas Aurore James)