Voilà un spectacle qui vous donne un coup de vieux tellement les quatre protagonistes, deux hommes, deux femmes, concrétisent l'idée peut-être fausse que l'on se fait de la jeunesse, énergie, bonne humeur, mélancolie, rapidité, ironie, légèreté, et des questions dans tous les sens. Comme on disait encore, il y a quelques années, on en sort sacrément décoiffé.
Un seul nom pour ces quatre interprètes: Ivan Mosjoukine.
Pour les cinéphiles, c'est celui d'un acteur populaire russe des années 1920 qui avait été filmé par Lev Koulechov le visage neutre, mais semblait évoquer, la faim, la tristesse, le désir, grâce au montage des images "le faisant jouer malgré lui " ou sans lui. Pour eux, c'est une symbole, "le réalisateur de cirque" qui va fédérer leur travail, leurs pensées et mettre littéralement en espace leurs interrogations.
On a distribué à l'entrée en salle aux spectateurs en guise de programme une liste de notes: note sur la respiration, note sur la chute des choses, note sur le salut...80 notes qui vont chacune donner à voir l'un ou l'autre ou les deux ou les quatre. 80 notes qui s'égrènent sur un compteur. 80 notes numérotées qui sont autant de numéros?
Comédiens et circassiens, les voilà aussi philosophes, critiques: ils s'interrogent, réfléchissent, et répondent à leur manière, le geste, l'équilibre ou le déséquilibre, un gag, un saut, une mise à nu, un cri, une boutade, une surprise, une répétition pour donner à voir sur plusieurs angles.
Circassiens et acteurs, oui, mais ils n'interprètent pas uniquement des personnages, ils n'endossent pas toujours un rôle, ils l'exécutent, sur un fil, au mat chinois, ou juste avec les mains ou juste avec la tête ou en quelques mots.
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