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Billet de blog 1 décembre 2011

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«jusqu'au début de l'année dernière, j'ignorais presque tout de la danse irlandaise.» c'est ainsi que la réalisatrice Sue Bourne débute la note d'intention de Jig. On pourrait lui répondre qu'après être sortie de son documentaire, le spectateur n'a toujours aucune idée de ce qu'est la danse irlandaise. D'une facture lourdement classique, le film déroule une suite d'interviews de familles provenant de diverses parties du globe dont les enfants se livrent concurrence pour remporter le premier prix du championnat du monde de danse irlandaise. Le spectateur étranger aux rituels de la tradition celtique n'y verra qu'une version filmée des spectacles kitch de Lords Of Danse. A la limite, il s'agirait d'un documentaire sur le championnat du monde des jeux vidéos, il n'y faudrait rien changer. Mais alors qu'y a t'il a tirer du film? Peut-être un sous-texte sous-jacent qui a échappé à la réalisatrice: Se dégagent de ces témoignages les angoisses de ces parents qui se saignent pour que leurs enfants puissent atteindre se qu'ils croient être leurs rêves: la réussite et la célébrité. Qu'il s'agissent de Joe Bitter, adolescent gaté par un père médecin ou Julia gamine à l'appétit de requin élevée à la dure par une mère castratrice ou bien encore de Simona, eternelle seconde d'une compétition sur laquelle sa mère repose tout ses espoirs, s'endettant de façon irréparable: Tous vivent pour cette compétition, pour ce moment de gloire. C'est un championnat où l'on gagne la seule estime de soi. C'est une belle idée certe, mais si l'on écoute et l'on observe bien ces familles l'on comprend que cela se fait sur d'enormes sacrifices financiers. On est dans la perversité du business spectacle, comme cela peut être le cas dans le sport ou le maniquenat. On sent bien qu'ici il n'est en réalité que question d'argent, mais pour les sponsors, pour l'instance dirigeante, l'An Comissiun, ou pour les écoles de danse. Attirés par l'apparat et les projecteurs nombre de prétendantes et de prétendants se révèlent appartenir aux classes défavorisées. Et pour une petite dizaine de danseuses russes s'étant frotées une fois passé la vingtaine à la danse irlandaise, coatché par un jeune homme curieusement pédagogue, combien de vies brisées, et surtout d'enfances brisées sur l'autel de la célébrité ? On y voit en effet, des écoles de danse aux Etats-Unis ou l'on fabrique des champions comme l'URSS en d'autres temps. Les enfants sont tellement formatés, qu'ils se livrent à la documentariste comme des machines à gagner. A l'instar des enfants stars hollywoodiens, leur enfance est volée pour que le show continue. Mais tout cela passe au dessus de la tête de Sue Bourne. Loin de nous passionner sur les origines et les atouts de la danse irlandaise ou de nous offrir un regard critique sur le business de la danse, on subit un documentaire ennuyeux, triste et parfois monstrueux. Que retenir du film alors? Pas grand chose, mais on sent bien à travers ce danseur néerlandais d'origine srilankaise ou en suivant l'équipe russe qu'une autre danse irlandaise est possible.

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