Derrière les murs est annoncé commele premier film français tourné en 3D. Aux commandes de ce projet, deux jeunes réalisateurs ambitieux, se réclamant du cinéma de Steven Spielberg et de James Cameron. Les qualités et les faiblesses de ce premier film résultent de cette démarche avant tout commerciale.
Ce n'est ni par son récit, de facture lourdement classique, ni par ses références appuyées aux cinémas fantastiques américain ou japonais que le film peut se démarquer. En revanche l'utilisation de la 3D et le travail sur la lumière, sans être révolutionnaires, sont tout de même d'un bon niveau.
Le spectateur peut comprendre que les deux réalisateurs n'ont pas eu, pour ce premier long-métrage, l'ambition de bouleverser le cinéma fantastique, mais plutôt (on l'espère) celle de se forger une solide base de techniciens. On verra ensuite pour l'originalité.
En attendant, Laetitia Casta est d'année en année plus charismatique. S'inspirant parfois du jeu d'Isabelle Huppert, elle apporte à Suzanne la modernité qu'il fallait à ce personnage, totalement isolé dans un village qui semble vivre hors du temps. Casta surprend son monde depuis quelques années, en choisissant de collaborer avec des auteurs intéressants, et souvent assez radicaux, comme Tsai Ming-Liang, Damien Odoul ou Raoul Ruiz. En choisissant ce film fantastique réalisé par des néophytes elle continue à pimenter sa jolie carrière.
Le reste du casting n'est malheureusement pas du même niveau et l'histoire ne passionne pas assez pour permettre au film d'être d'avantage qu'un beau livre d'images.
Publié dans Les Fiches du Cinéma