Co-créateur du site Cinematraque, a participé quelques temps à l'aventure de la 7e Obsession.
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Dernière Séance est né de la rencontre entre Laurent Achart et la productrice Sylvie Piallat qui le motive à rejoindre le programme «French Frayeur» de Canal +. Prévu pour des tournages rapides et à petit budget, le cinéaste y voit, lui, l'occasion de s'essayer au film de genre. Sur les traces de Claire Denis, Achart tente un film gore cérébral et pictural. Un echec. Denis avec Trouble Everyday creuse son étude du corps jusque dans la chair, la pellicule y devient organique. Dernière Séance est un film dont le surcadrage et l'utilisation pompeux de la couleur rend l'ensemble prétentieux. L'histoire est scolaire, prévisible, bancale, pénible dans l'utilisation de ses références. A l'inverse des cinéastes qu'il cite, Laurent Achard ne réussi pas à situer son histoire, ni son film dans un contexte qui rendrait l'ensemble pertinent. Si on reconnaît une citation d'Halloween ou de Suspiria, il n'y a pas vraiment de réflexion sur ces emprunts. L'acte gratuit chez Argento renvoyait à un contexte politique particulier. Le gore mis en spectacle faisait écho à une période violente où les attentats se disputaient à la violence mafieuse et aux hold-up sanglants. Les idéaux d'une génération et d'Argento se confrontaient à la séduction du pouvoir et de la société de consommation. Dernière Séance est vide de conscience du moment présent. Quant à l'influence baroque de Bava, elle transparaît bien plus et d'une très belle façon dans le noir et blanc du Dernier des fous. Une nouvelle fois le cinéma français, par prétention, rate le virage de la série B.
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