One Piece : Strong World

One Piece: Strong World est la dixième adaptation au cinéma du manga d'Eiichiro Oda, mais la première sortie dans l'hexagone. Ce nouvel épisode arrive à un moment où la popularité de la bande dessinée est, en France, à son comble. L'intérêt de cet opus réside dans la reprise en main de la franchise par son créateur. Eiichiro Oda est en effet crédité au scénario, une première pour la série animée. Pour le scénariste, l'esprit du manga s'est perdu au fil des adaptations cinématographiques. Au départ, il s'agit d'une saga. Celle d'un équipage de pirates bras cassé (en même en caoutchouc pour leur chef), où se mélangent avec brio un humour potage, une approche décontractée mais érudite de l'histoire de la piraterie et une utilisation sanglante de la violence. C'est le cas dans la bande dessinée, tout du moins. Or, One Piece: Strong World ne se préoccupe que des fans du manga et perd immédiatement les non convertis. Le scénario n'aide pas à nous familiariser avec les nombreux personnages et le contexte guerrier est trop flou. Au final, il ne reste qu'un ensemble de combats se déroulant sur différentes îles, comme dans un mauvais jeu vidéo des années 1990 ou dans Dragon Ball Z. Un spectateur qui tenterait de découvri One Piece avec ce film ne pourra qu'être déçu. L'animation est étonnament bâclée et les couleurs criardes font mal aux yeux. A cela s'ajoute un humour scatologique spécifiquement nippon que l'on accepte volontier dans les films de Takashi Miike ou dans les comédies de Kitano, mais qui, ici, ne fait que renforcer l'antipathie que l'on éprouve à l'égard du film.

Article publié dans Les Fiches du Cinéma