Scott Pilgrim est de ces films carnivores et mutants, factuellement du cinéma mais qui se voudrait autre chose, une envie d’ailleurs de partir loin dans les entrailles du game shot et s’evertuant à mimer des gros riffs de guitares électriques avec l’agilité de Spider-man.
On rentre dans le film, comme dans un concert de Nirvana à la sauce Coca-Light, ça pourrait être affligeant mais c’est tout de même excitant. Ce brassage des cultures pops montre aussi les limites du films et du cinéma d’action hollywoodien en général. Le cinéma est aujourd’hui un art à la papa, un peu dépassé par l’accumulations d’inovations et des propositions passionnantes qui fourmillent dans les jeux vidéos de dernière génération. Depuis Blade 2, le cinéma d’action a déposé les armes face aux jeux vidéos.
Edgar Wright fait un boulot impressionnant tant dans le mise en scène comique que dans les scènes d’actions et les choix des acteurs est béton. Mais il en reste qu’au cahier des charges. De Shawn of the dead, à Scott Pilgrim, en passant part Hot Fuzz, Egdar Wright construit une filmographie de comédies solides mais sans le petit plus qui lui donnerait une individualité. C’est un bon artisant de la comédie tout comme son cousin américain Jay Roach, l’un conserve un certain standing de l’humour anglais lorsque l’autre rivalise en blagues bien grasses.
Il faut aussi un peu parler de Michael Cera qui ne révolutionne pas ici son jeu, ni ne le met en danger comme dans Be Bad, mais Scott Pilgrim lui servira sans doute de carte de visite tant ce film est une compilation de tout ces personnages et lui donne la possibilité de continuer de construire son jeu en tant qu’oeuvre à part. Encore jeune, il se peut que Michael Cera rejoigne les grandes stars hollywoodiennes, en tout cas il n’hesite pas à se donner une filiation dans la généalogie des acteurs hollywoodiens, de Buster Keaton à Johnny Depp en passant par James Stewart. Il y a pire comme références.
Même si son premier grand rôle au cinéma fut dans la puissante comédie Super Grave, Michael Cera n’a pas encore trouvé le film à sa hauteur. Sa carrière reste encore fragile et son jeu pourra toujours être exemplaire il y a toujours des risques qu’il en reste là et qu’il finisse au mieux par être le nouveau Tom Hanks.
Perspective effrayante.