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Billet de blog 5 avril 2020

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Le préfet Emmamuel Lallement et le président Didier Macron

« Ceux qui sont aujourd'hui hospitalisés, ceux qu'on trouve dans les réanimations, ce sont ceux qui, au début du confinement ne l’ont pas respecté. Il y a une corrélation très simple. » Le préfet de police de Paris, le 3 avril 2020.

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Ces propos ont suscité de nombreux appels à la démission ou au limogeage du préfet de police, venant de tous les partis politiques d’opposition. Même l’ineffable Aurélien Taché, un député LREM qui semble ne s’exprimer que pour donner raison à Bossuet (« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes »), y est allé de son commentaire désapprobateur (voir ici) : « En plus de méthodes très contestables et contestées, le préfet Lallement sort régulièrement de son devoir de réserve. Combien de temps encore ? »

Lors de sa nomination au poste de préfet de police de Paris, le 21 mars 2019, le ministre de l’Intérieur lui donnait sa feuille de route (voir ici) : « Didier Lallement, votre modèle est Georges Clemenceau. La main de Clemenceau n’a jamais tremblé quand il s’agissait de se battre pour la France, la vôtre ne devra pas trembler non plus devant les réformes que vous devrez mener. » Le modèle en question, c’était bien évidemment le Clemenceau qui faisait tirer sur la foule pour briser les grèves.

Et le préfet Lallement a donné entièrement satisfaction : semaine après semaine, la police a tabassé, mutilé et éborgné celles et ceux qui n’étaient pas « dans le même camp » que le préfet de police et son maître.

Un responsable de police constate dans cet article de Mediapart : « Le problème avec Lallement, c'est qu'il a été mis en place par le président Emmanuel Macron. » C’est bien « le problème » en effet, et ce n'est pas le fruit du hasard. Choisi par Emmanuel Macron pour la violence de ses méthodes dans la répression des gilets jaunes à Bordeaux, Didier Lallement, c’est l’exécuteur des basses œuvres du président de la République.

Sera-t-il contraint de démissionner ? Évidemment non, car il est bien trop utile à un pouvoir exécutif qui ne tient plus que par la répression. Quand le confinement prendra fin, les méthodes du préfet Lallement seront de nouveau indispensables pour réprimer les mouvements sociaux, dans un climat de violence économique et sociale comme en on en aura rarement connu depuis des décennies.

Une petite humiliation lui a toutefois été imposée vendredi : présenter publiquement des regrets. Histoire de montrer que le chef, cela reste celui qui est en position d’humilier l’autre quand bon lui semble. Comme dans le milieu.

Illustration 1
© Fred Sochard

Mes remerciements à Fred Sochard à qui j'ai emprunté ce dessin.

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