Le 13 mai 1940, Churchill annonçait à la Chambre des Communes : « Je n'ai rien d'autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur ». Le 10 mars 2022, c’est avec la même gravité que Yannick Jadot a demandé à ses concitoyens de se tenir prêts à assumer le prix que nous devons payer dans la grande épreuve à laquelle nous sommes confrontés : « Si, pour sauver la démocratie en Europe, il faut faire tourner sa machine à laver la nuit plutôt qu'à 18 h, c'est peut-être le prix que nous devons être prêts à assumer pour sauver la démocratie en Ukraine », a–t-il déclaré sur Europe1 (*).
Un homme d’État se révèle dans les moments les plus difficiles, tant par sa vision stratégique que par sa capacité et sa détermination à la traduire en actes. « Il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, et la France sera sauvée » disait Danton. De l’audace, M. Jadot n’en manque assurément pas pour sauver non pas la France mais rien moins que « la démocratie en Europe ».
Audacieux et déterminé, il sait faire preuve de fermeté tout en veillant à mettre en œuvre une riposte graduée. Celle-ci consiste aujourd’hui à faire tourner sa machine à laver la nuit. Mais que M. Poutine ne s’y trompe pas : s’il devait poursuivre sa guerre criminelle en Ukraine, la main de M. Jadot ne tremblerait pas au moment de décider une mesure dévastatrice pour la Russie. Faisant écho au célèbre discours de Nelson Mandela, il entrerait alors dans l’Histoire en faisant de nouveau appel au sens du sacrifice du peuple de France pour sauver la démocratie : « Si nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à retarder le démarrage du lave-vaisselle. »
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(*) De mauvais esprits feront observer qu'une machine à laver ou tout autre appareil électrique consomme autant d’énergie à minuit qu’à 18h. Mais est-il raisonnable d’exiger un tel niveau d’expertise technique de la part d’un candidat à l’élection présidentielle ?